Winnipeg a beau être connue pour être une ville froide et venteuse, sa scène culinaire prouve tout le contraire. Point de vue gourmand, The Peg est fière, gourmande, plurielle et inventive.
Connaissant bien la réputation culinaire de Winnipeg, l’entrepreneure et chroniqueure Allison Van Rassel, alias l’Épicurieuse, s’y est récemment rendue. Résultat – elle qui aime découvrir la culture locale et l’histoire des lieux est tombée en amour avec la culture gourmande winnipegoise, mais surtout avec les Winnipegois et Winnipegoises, des gens résilients.
Elle a livré ses impressions dans le cadre d’une chronique diffusée en novembre à l’émission Pénélope, à la radio de Radio-Canada – et qui inspire cet article.
Pour l’occasion, Allison Van Rassel nous a présenté Winnipeg, et en particulier Saint-Boniface.
Saint-Boniface
Saint-Boniface est une communauté francophone établie à la fin du 19e siècle près de Winnipeg. Cette longue présence des Canadiens français et des Métis demeure bien visible. Plusieurs sites historiques ou bonnes adresses contemporaines agrémentent la visite gourmande.
C’est dans cet écrin francophone qu’Allison Van Rassel a trouvé d’excellentes pâtisseries.
1- La belle baguette
«Je vous le jure, j’ai mangé [à Saint-Boniface] quelques-unes des plus belles pâtisseries françaises de ma vie.» La belle baguette a fait forte impression, son croissant en particulier. «Sincèrement, j’en ai des frissons à en parler.»
Le chef propriétaire Alix Loiselle, un Franco-Manitobain diplômé de l’école Cordon Bleu d’Ottawa, a ouvert sa pâtisserie en 2015 sur l’avenue de la Cathédrale.
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2- Le croissant
À une vingtaine de minutes de marchede La belle baguette (en longeant la rivière Rouge), Le croissant vous attend. «J’ai mangé une brioche avec de la cardamome et une très petite quantité de belle crème toute douce, comme un fromage à la crème», se délecte encore l’Épicurieuse.
Sachez d’ailleurs que Tourisme Riel et Bon Appétit Saint-Boniface peut aussi vous faire faire un tour gourmand de St-Boniface! Une visite historique et culturelle qui se double de six plats, goûtés ici et là dans le quartier francophone de Winnipeg.
Ailleurs à Winnipeg
Winnipeg mérite d’être inscrite à votre liste de découvertes culinaires à faire au Canada. Les influences des populations immigrantes en provenance de l’Ukraine, de la Pologne, de la Grèce, de l’Allemagne, au 19e et au 20e siècle, teintent les assiettes.
L’Alliance du tourisme culinaire du Canada met de l’avant le Winnipeg culinaire dans son guide Great Taste of Canada. Vous y retrouverez certaines de ces adresses!
1- Le schnitsu du deer+almond
«Je pense que le deer+almond du chef Mandel Hitzer, qui est originaire de l’Allemagne, est un très bel exemple de cette richesse culturelle qu’on retrouve à Winnipeg.» Un chef à suivre, selon Allison Van Rassel.
C’était le premier arrêt à la liste de notre voyageuse pendant son séjour à Winnipeg.
«Mais c’est pas un schnitzel, c’est le nouveau schnitsu», précise-t-elle. Le schnitsu de deer+almond est une escalope de porc du Manitoba frite, servie avec une sauce inspirée du tonkatsu, qui accompagne traditionnellement les okonomiyaki.
Le deer+almond propose aussi beaucoup de plats allemands – sauerkraut, spätzel, kassuspätzel.
2- La sauce Greetalia
L’Épicurieuse est de type sauce et elle a flanché pour la Honey Dill, «une sauce fabriquée à partir de miel, d’aneth, de mayonnaise et de citron», l’œuvre de la communauté grecque de Winnipeg.
«L’histoire dit qu’un des propriétaires du restaurant Metis Chicken Finger a goûté une sauce; il a essayé de la reproduire, mais il n’y est pas arrivé.» Il n’a pas été le seul : plusieurs entreprises ont essayé de l’imiter, sans succès.
Mais sa sauce a fini par avoir le dessus. C’est qu’il a eu l’audace de servir sa sauce «ratée» à des clients. Et ils l’ont trouvée vraiment bonne. La sauce est devenue un emblème de la ville de Winnipeg, en quelque sorte.
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3- Le burger Fat Boy
On l’appelle le Fat Boy ou le Lotta-Burger et il est lui aussi devenu un élément iconique de la cuisine winnipegoise. Il est composé d’une galette de bœuf, de mayonnaise, de moutarde, d’oignons, de laitue, de tomates, de cornichons et d’une bonne louche de sauce à la viande qui ressemble à un chili.
Elle raconte : «Le Fat Boy a été inventé par Gus Skoura, proprio d’un casse-croûte. Il l’a nommé le Lotta Burger.» L’idée lui serait venue de son oncle, qui mettait une louchée de sauce à spaghetti dans ses burgers. Les employés du casse-croûte ont à leur tour ouvert d’autres casse-croûtes et ont renommé le méga sandwiche «Fat Boy». Depuis, chaque casse-croûte de Winnipeg a son Fat Boy.
Allison Van Rassel a dégusté le sien au VJ’s Drive-In, un shack à patates. «Lorsque j’ai partagé mes stories sur Instagram, les gens m’écrivaient en me disant que c’était un classique. Tout le monde va manger un Fat Boy chez VJ’s.»
Soyez avisé : ce repas est reconnu pour être plutôt salissant.
4- Le riz sauvage
Le riz sauvage – manoomin en Ojibway, ou Zizania palustri en latin – est répandu au Manitoba. «Ça pousse sur le bord des lacs peu profonds, des étangs et ça il y en a énormément à Winnipeg, décrit l’invitée. Les grains sont foncés, ils sont longs, ils sont épais. Et ça goûte un peu comme une noisette torréfiée.»
Aliment de base de bien de communautés autochtones locales depuis très longtemps, il demeure toutefois assez peu commercialisé. Sa culture est complexe. N’empêche, le riz sauvage est devenu un joyau du patrimoine culinaire au Canada.
«Le riz sauvage du Canada est très difficile à trouver», a constaté l’Épicurieuse lors de ses recherches. Mais je pense qu’on aurait beaucoup de plaisir à s’attarder au riz sauvage canadien qui fait vraiment partie de notre héritage culinaire.»
Parmi les entreprises qui en vendent, on compte Wild Man Ricing.
5- Les céréales
Difficile de parler de l’Ouest sans aborder les céréales – le blé, l’orge et le soya.
«L’approvisionnement auprès des fermes familiales locales, c’est la colonne vertébrale de la boulangerie artisanale Tall Grass Prairie Bread, une pionnière à Winnipeg.»
Les grains sont livrés directement à la succursale de The Forks et ils sont moulus sur place. «C’est la rencontre entre des fermiers et les mangeurs.»
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Bien d’autres bonnes adresses
L’Épicurieuse aurait pu ajouter à sa liste
- le Nola,
- le Feast (mené par une chef autochtone et un personnel issu des Premières Nations),
- le brunch chez Clémentine et
- Cake-ology, qui cuisine des biscuits aux brisures de chocolat faits avec du miso rouge.
Il faudra donc y retourner.
Allison Van Rassel a été invitée à découvrir la ville de Winnipeg et sa culture culinaire par Tourisme Winnipeg et Travel Manitoba
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