Festival du Voyageur, le plus grand festival d’hiver dans l’Ouest canadien

Chaque année depuis 1970, en février, le Festival du Voyageur anime la froide saison à Winnipeg. Cet événement festif d’envergure rend hommage aux premiers habitants d’origine européenne à s’établir au confluent des rivières Rouge et Assiniboine, les Français, et aux milliers de voyageurs francophones de la traite des fourrures qui les ont suivis. Musique, danse, concours de sculpture sur neige, défilé, nourriture d’époque, cabane à sucre, bar, animation sur la vie des voyageurs… Des milliers de personnes participent aux activités présentées sans interruption au parc Whittier, au fort Gibraltar et à Saint-Boniface pendant une dizaine de jours. La joie de vivre des francophones et la langue française sont à l’honneur durant tout le Festival du Voyageur.

Winnipeg en fête

Autant l’origine du Festival du voyageur que sa programmation variée reflètent la fierté, la joie de vivre et l’accueil chaleureux propres à la communauté francophone de Winnipeg. Comme dans les autres régions du Canada, les Franco-Manitobains aiment se rassembler, s’amuser ensemble et faire participer « la visite » à leurs réjouissances. À l’idée originale d’une fête hivernale francophone, qui voit le jour en 1967, se greffe rapidement celle de rendre hommage aux fondateurs de la ville de Winnipeg : les voyageurs de la traite de fourrures. Dès sa première édition, en 1970, le Festival se donne ainsi une personnalité propre et se distingue des autres célébrations hivernales par son ancrage historique et la mise en valeur du patrimoine des voyageurs.

L’initiative vient de Georges Forest, un homme d’affaires de Saint-Boniface, le quartier francophone de Winnipeg, chargé de la promotion du nouvel événement. Pour ce faire, il se costume en « voyageur » avec les traditionnels tuque, ceinture fléchée, bottes et raquettes à neige. Il emporte l’adhésion de ses collaborateurs et devient ainsi le premier « Voyageur officiel », le premier ambassadeur du Festival. Cette tradition se poursuit aujourd’hui en désignant une « famille de voyageurs officiels » qui incarne la dimension familiale de la fête, puisque la famille est une valeur très importante pour les Franco-Manitobains et pour leurs invités.

Un événement rassembleur

Avec les années, le Festival qui mobilisait au départ la communauté francophone de Saint-Boniface a grandi et s’est imposé dans toute la ville de Winnipeg comme un événement majeur du calendrier hivernal. Comme le souhaitait les premiers organisateurs, le Festival est aussi devenu l’occasion pour toute la communauté franco-manitobaine de se rassembler et de célébrer leur appartenance commune à la culture française. Quant au thème du voyageur, certes historique, il est aussi très actuel puisque la traite de fourrures réunissait au début du 19e siècle des francophones, des anglophones, des métis et des autochtones. Il se prête donc fort bien à l’évolution multiculturelle du tissu social contemporain, tout en faisant découvrir aux participants quelques éléments forts de la culture franco-manitobaine.

Qui sont les voyageurs ?

En 1738, Pierre Gaultier de Varennes et de la Vérendrye, un Canadien (c’est-à-dire un Français né en Nouvelle-France), atteint pour la première fois la rivière Rouge et fait construire un fort au confluent des rivières Rouge et Assiniboine, le fort Maurepas, où se rencontrent depuis des siècles plusieurs nations autochtones des Prairies. Il est accompagné de plusieurs autres Canadiens qui développeront la traite de fourrures dans les territoires actuels du Manitoba, de la Saskatchewan, de l’Alberta et des états américains du Dakota du nord, du Montana et du Wyoming, jusqu’à la fin du Régime français.

Après la cession de la Nouvelle-France au Royaume-Uni, en 1763, des Britanniques prendront la tête d’entreprises de traite de fourrures basées à Montréal, en particulier de la Compagnie du Nord-Ouest, la plus importante, pour lesquelles travaillent des centaines d’employés canadiens-français et métis francophones. Ceux-ci sont habituellement des « voyageurs », c’est-à-dire ces personnes qui effectuent les longs déplacements en canot d’écorce pour transporter les marchandises de traite et les fourrures entre Montréal et les territoires où les Autochtones vivent, chassent et apprêtent les fourrures.

En 1821, lorsque la Compagnie du Nord-Ouest fusionne avec sa rivale, la Compagnie de la baie d’Hudson, basée à Londres, on estime le nombre de voyageurs de la Compagnie du Nord-Ouest à environ 6000. La majorité d’entre eux sont des francophones. Ce sont ces voyageurs qu’honore le Festival du voyageur de Winnipeg. Après cette fusion, le nombre de voyageurs va diminuer, puisque la Compagnie de la baie d’Hudson fait transiter ses marchandises et ses fourrures par un trajet plus court (via ses postes de la baie d’Hudson) et emploie davantage de Britanniques. Néanmoins, les voyageurs canadiens-français et métis seront encore nombreux à circuler dans les Prairies pour le commerce des fourrures, des peaux de bison et du pemmican (viande bison séchée mélangé à de la graisse et des petits fruits séchés) jusque vers 1875.

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