Yale : traite des fourrures, ruée vers l’or et chemin de fer transcontinental

Situé le long du fleuve Fraser et entouré de majestueuses montagnes, le gouvernement de la Colombie-Britannique a désigné le site historique de Yale en 1974. L’actuelle ville de Yale fut d’abord un poste de traite de la Compagnie de la Baie d’Hudson fondé par le Canadien français Ovid Allard en 1848. Dix ans plus tard, on y découvre de l’or et des milliers de prospecteurs envahissent l’endroit. Le patrimoine exclusif de ce site historique témoigne de cet épisode marquant de la ruée vers l’or en Colombie-Britannique. On y découvre le mode de vie des chercheurs d’or dans un campement reconstitué, des bâtiments d’époque et des expositions. Les visiteurs peuvent aussi participer à des démonstrations de tirs à la poudre noire, de ferronnerie et s’initier au savoir-faire de l’orpaillage. Yale est aussi devenu un important centre pour la construction du premier chemin de fer transcontinental en Amérique du Nord, celui du Canadien Pacifique.

 

Pour en savoir plus…

Site de trois épisodes fondateurs de la Colombie-Britannique

En 1848, quand le chef de comptoir Ovid Allard fonde le poste de traite de la Compagnie de la Baie d’Hudson nommé Yale, les voyageurs canadiens-français et métis jouent un rôle important aux côtés des explorateurs et commerçants britanniques dans le commerce des fourrures. Environ 65 % du personnel de la Compagnie est alors francophone. En 1858, la ruée vers l’or du fleuve Fraser multiplie par 1000 la population de cette colonie britannique de l’ouest en seulement quelques mois. La ville champignon de Yale – la plus importante au nord de San Francisco et à l’ouest de Chicago à l’époque – devient dans les années suivantes un port fluvial où s’effectue le transbordement en direction des sites aurifères des montagnes Cariboo, car les filons d’or locaux se sont épuisés rapidement. Dans les années 1880, Yale joue un rôle semblable lors de la construction du chemin de fer à travers les Rocheuses, en plus d’être un quartier général pour ce grand projet.

Trois bâtiments patrimoniaux témoignent de cette histoire : la chapelle St. John the Divine, construite en 1863, la plus ancienne de la province encore située sur son emplacement d’origine, la maison Creighton, remontant aux années 1870 et la maison Ward construite en 1880.

Découvrir le mode de vie des chercheurs d’or

Le musée situé dans la maison Creighton illustre la ruée vers l’or et la construction du chemin de fer. Il rassemble des artefacts, photos et archives liés au transport, à la prospection et à l’approvisionnement. La collection Pearson de paniers en racine de cèdre témoigne du savoir-faire remarquable des femmes amérindiennes Nlaka’pamux, qui habitent la région. Ces paniers, reconnus pour la qualité de leur fabrication, sont décorés à l’aide de techniques d’imbrication ou de perlage, qui impliquent le tissage d’écorces de couleur et de graminées.

Un village de tentes avec des interprètes costumés reconstitue le campement des chercheurs d’or, comprenant un magasin général, un saloon et un salon de barbier. Il retrace l’essor de nombreux métiers des années 1858-1888 liés au boom économique qu’a connu Yale. En saison estivale, il est possible de s’initier aux techniques d’extraction de l’or des premiers mineurs, avec  la batée, cette assiette en métal utilisée pour laver le gravier des rivières et révéler les pépites d’or. La maison Ward met le patrimoine culinaire à l’honneur en offrant divers plats à déguster. La programmation « histoire vivante » propose quant à elle des soirées d’histoire orale, ainsi que des démonstrations de métiers et de savoir-faire.

L’église anglicane renferme une collection liturgique et un harmonium d’époque. Les visiteurs peuvent tirer la corde et sonner la cloche. A proximité, le cimetière des pionniers, situé face au fleuve Fraser, contient des tombes qui datent de 1862.

L’impact de la ruée vers l’or sur les francophones

Le site historique de Yale témoigne de la transformation radicale de la Colombie-Britannique à partir de 1858. Dans ce territoire peuplé jusque-là de quelques centaines de personnes d’origine européenne, majoritairement francophones, le commerce des fourrures était la principale activité. Dans les années 1850, la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) commence à diversifier ses activités et l’afflux de milliers de chercheurs d’or, en majorité anglo-saxons, accélère la transformation de l ‘économie et place les francophones en minorité. Un grand nombre d’employés francophones de la CBH participe d’ailleurs à la ruée vers l’or. Plusieurs travaillent aussi dans les transports, comme Francis J. Barnard, né au Québec, qui fonde en 1862 la principale compagnie de transport de courrier, d’or, de marchandises et de personnes en Colombie-Britannique. Un panneau rappelle l’emplacement de son entreprise dans la ville de Yale, en face de Front Street. Cet épisode de la ruée vers l’or a façonné l’identité de la ville de Yale.

Douglas Street 31187
Yale V0K 2S0 BC CA
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