Saint-Pierre-Jolys, une accueillante communauté rurale francophone
À 50 kilomètres au sud de Winnipeg, Saint-Pierre-Jolys est situé dans une région agricole très fertile qui a attiré les premiers habitants d’origine métisse à s’y établir en 1872. Aujourd’hui, la population canadienne-française et métisse francophone, qui représente encore la moitié des résidents, fait beaucoup parler d’elle pour son Festival des sucres, qui se déroule au printemps, et son Festival Folies-Grenouilles, qui a lieu l’été. Cette communauté rurale dynamique met aussi en valeur deux bâtiments historiques : la Maison Goulet et le Musée Saint-Pierre-Jolys qui loge dans l’ancien couvent. Leurs expositions illustrent le mode de vie des commerçants métis et des communautés religieuses féminines qui ont joué un rôle clé dans la région.
Pour en savoir plus…
S’amuser à Saint-Pierre-Jolys
La cabane à sucre du village, construite par Armand Desharnais, le premier résident à entailler et à produire du sirop d’érable à Saint-Pierre-Jolys, est l’un des seuls endroits au Manitoba où le public peut faire l’expérience de la production et de la dégustation de produits d’érable. L’artiste local de renom Réal Bérard a conçu une seconde cabane, plus spacieuse, en 1998, pour mieux accueillir les nombreux participants au Festival des sucres qui se déroule chaque année au printemps.
Le Festival Folies-Grenouilles fondé en 1970, en présence de la reine du Royaume-Uni Élisabeth II, repose sur une activité vraiment originale : le Championnat du saut de grenouilles national du Canada, qui met en vedette… des grenouilles et leurs « maîtres ». L’événement est bien sûr prétexte à plusieurs autres activités familiales et sportives, spectacles et démonstrations. Depuis 2009, il se déroule en même temps que la Foire agricole de Saint-Pierre-Jolys qui attire des milliers de personnes.
S’informer à Saint-Pierre-Jolys
Le couvent des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, qui enseignaient aux jeunes filles de la paroisse, est un bâtiment de quatre étages construit en 1900, classé lieu patrimonial du Canada en raison de son architecture typique. Il abrite aujourd’hui le Musée Saint-Pierre-Jolys qui témoigne de la vie des élèves et des religieuses dans ce couvent, tout en rendant hommage aux membres de cette congrégation religieuse qui a favorisé le développement de la population francophone de la région.
La Maison Goulet a été déménagée sur le grand terrain boisé de l’ancien couvent. Elle a été construite à la fin du 19e siècle en rondins taillés à la main par le fréteur métis Moïse Goulet, dans le style de la rivière Rouge. Elle servait de lieu d’hébergement à d’autres fréteurs métis qui circulaient sur le chemin Saint-Paul (Crow Wing) reliant le fort Garry (Winnipeg) à la ville de Saint-Paul, aux États-Unis. Moïse Goulet et de nombreux fréteurs métis transportaient diverses marchandises en charrettes de la rivière Rouge, qui étaient tirées par des bœufs, sur les pistes qu’ils avaient tracées à travers les prairies. L’une de ces fameuses charrettes complète l’exposition de la maison Goulet, meublée et décorée comme au 19e siècle, qui sert aujourd’hui de lieu d’interprétation et de démonstration de la vie des Métis à cette époque.
Un peu d’histoire
En juillet 1872, une trentaine de Métis de Saint-Norbert viennent occuper des terres en bordure de la rivière aux Rats. Le curé de Saint-Norbert, l’abbé Ritchot, les encourage en ce sens avant que les arpenteurs du gouvernement canadien ne viennent accaparer ces très bonnes terres agricoles. L’abbé Ritchot faisait partie des trois personnes envoyées à Ottawa par Louis Riel en 1870 pour faire respecter les droits de propriété des terres métisses de la rivière Rouge et favoriser l’entrée du Manitoba dans la Confédération canadienne. Or, en 1872, il est devenu évident que les droits obtenus par les Métis ne seront pas faciles à faire respecter, et que s’éloigner des zones les plus convoitées, comme la rivière Rouge (aujourd’hui Winnipeg) ou Saint-Norbert, est une sage précaution. C’est pourquoi il encourage fortement certains Métis à s’établir au plus vite sur les bonnes terres qui bordent la rivière aux Rats.
En 1877, la mission établie à la rivière aux Rats compte vingt familles et est nommée mission de Saint-Pierre. L’abbé Jean-Marie Jolys, né en France, la prend en charge et fait construire une chapelle et les premières écoles. L’abbé Jolys fera par la suite maints efforts pour recruter de nouveaux colons canadiens-français provenant du Québec et des États-Unis, où ceux-ci avaient émigré. Tous des francophones. À compter de 1922, la localité sera connue sous le nom de Saint-Pierre-Jolys pour rendre hommage à ce prêtre colonisateur.
museestpierrejolys@live.ca