Péninsule de Port-au-Port, un patrimoine francophone à Terre-Neuve

Située sur la côte ouest de Terre-Neuve, Port-au-Port compte parmi les premières régions fréquentées par les Français en Amérique du Nord, au début du 16siècle. Cette péninsule, dont la forme évoque celle d’une voile de navire gonflée par le vent, comprend trois communautés francophones et acadiennes : Cap-Saint-Georges à la pointe sud-ouest, La Grand’Terre sur la côte ouest et L’Anse-à-Canards (Black Duck Brook) à la pointe nord-ouest. Ces communautés de pêcheurs, qui ont préservé un riche patrimoine oral, sont reliées entre elles par une voie routière panoramique, la Route des ancêtres français, que le visiteur est invité à suivre pour découvrir à la fois le berceau de la francophonie à Terre-Neuve-et-Labrador et le majestueux golfe du Saint-Laurent.

Pour en savoir plus…

Sur les traces des aïeux

Longeant la côte ouest, la Route des ancêtres français (route 463) permet de découvrir les trois communautés francophones de la péninsule de Port-au-Port. À Cap-Saint-Georges, on peut admirer le Monument aux Acadiens installé au parc du Boutte-du-Cap. Inauguré en 2010 par la Commission de l’Odyssée acadienne et la Fédération des francophones de Terre-Neuve et du Labrador, il témoigne de l’arrivée des Acadiens à Terre-Neuve après la Déportation. Ce même parc propose un four à pain fonctionnel, où l’on perpétue le savoir-faire ancien, et offre un splendide point de vue pour observer les baleines, les oiseaux et le panorama quasi océanique du golfe du Saint-Laurent !

En se déplaçant à une quinzaine de kilomètres au nord, le visiteur atteint La Grand’Terre (Mainland), où il découvrira le Musée Cercle des Mémoires. Sa visite permet de découvrir et de mieux comprendre le mode de vie des premiers occupants français dans la péninsule, grâce à divers artéfacts liés à la vie religieuse et scolaire, des articles domestiques et des équipements liés à la pêche et à l’agriculture. Aussi situé à La Grand’Terre, le centre scolaire et communautaire Sainte-Anne propose une programmation régulière de spectacles, projections de films et événements culturels divers.

Toujours en suivant la route 463, on longe un littoral à la beauté sauvage pendant une trentaine de kilomètres pour atteindre L’Anse-à-Canards. Le village vibre tous les mois d’août lors du festival folklorique Un plaisir du Vieux Temps qui rassemble des artistes francophones et anglophones en une joyeuse communion culturelle. Le patrimoine spécifique à la péninsule de Port-au-Port est à l’honneur.

Préserver le patrimoine culturel immatériel

Aujourd’hui, près de 700 francophones sont établis dans la péninsule de Port-au-Port, pour la plupart descendants d’Acadiens et de pêcheurs français. On les encourage à valoriser le patrimoine de cette région qui est toujours vivant en réalisant des recherches archivistiques et généalogiques. Plusieurs traditions orales de la communauté ont été recueillies et sont conservées au Centre d’études franco-terre-neuviennes de la Memorial University, à Saint-John’s.

L’Association régionale de la Côte-Ouest (ARCO) chapeaute les trois organismes francophones de la région, soit L’Héritage de l’île Rouge, Les Terre-Neuviens Français et Chez les Français de L’Anse-à-Canards. Ces associations stimulent le sentiment de fierté pour la langue et la culture françaises tout en encourageant la population anglophone à participer aux diverses manifestations artistiques et culturelles qui animent ces communautés. Toute la population de Port-au-Port et tous les visiteurs sont invités à célébrer le fait français le plus enraciné dans cette province.

Des racines francophones très anciennes

La région côtière de l’ouest de Terre-Neuve a été l’un des premiers endroits au Canada à accueillir des francophones. Leur établissement s’est fait en plusieurs vagues.Déjà, dans les années 1520-1530, de nombreux pêcheurs français et basques fréquentent les eaux poissonneuses des Grands Bancs et des côtes de Terre-Neuve, au large de l’île. Ils érigent des installations temporaires sur la rive pour y faire sécher le poisson. L’île Rouge, face à La Grand’Terre, servira pendant longtemps de port d’attache à des centaines de pêcheurs saisonniers. De petits groupes d’entre eux, dont ceux de la péninsule de Port-au-Port, se sédentarisent peu à peu.

Après le traité d’Utrecht, en 1713, l’île devient exclusivement britannique et davantage de colons anglophones s’y établissent, mais des noyaux francophones subsistent malgré l’interdiction qui leur est faite de s’y établir en permanence. Leur situation isolée et la faible densité de population de Terre-Neuve le leur permettent. Les premiers Acadiens arrivent dans la région de Port-au-Port entre 1760 et 1780, peu de temps après la Déportation, suivis par une seconde vague entre 1820 et 1850, cette fois en provenance du Cap-Breton et des Îles-de-la-Madeleine. Le village de Cap-Saint-Georges est fondé en 1837, tandis que les premières familles s’installent à L’Anse-à-Canards en 1840 pour y pêcher la morue et le homard. Isolées mais fières et débrouillardes, ces communautés se sont maintenues et perpétuées jusqu’à nos jours.

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Port-au-Port A0N 1T0 NL CA
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