Le Parlement canadien et les francophones du Canada

Ce magnifique édifice de style néogothique, situé au cœur de la ville d’Ottawa, est le siège du gouvernement fédéral du Canada. Désigné lieu historique national du Canada de la Colline-du-Parlement, il est bâtisur un terrain paysagé surplombant la rivière des Outaouais.Plusieurs grands hommes politiques du Canada français s’y illustrent dès 1867 et marquent l’histoire du pays. Des artisans francophones de talent ont aussi participé à la construction et à l’ornementation des édifices du Parlement par des sculptures architecturales grandioses. Visiter le Parlement d’Ottawa, c’est découvrir les traces de tous ces bâtisseurs.

Pour en savoir plus…

Un patrimoine architectural unique à visiter

Cet ensemble architectural figure parmi les exemples les plus importants du style néogothique au Canada. Il a été construit entre 1859 et 1866 pour abriter le gouvernement de la colonie britannique du Canada. Il est fin prêt lorsque le Canada devient un pays à part entière, le 1erjuillet 1867. En février 1916, un grave incendie en ravage cependant la plus grande partie. Les architectes John Pearson et Jean Omer Marchand, respectivement de Toronto et de Montréal, redessinent l’édifice actuel dans le même style. La reconstruction s’achève en 1922 et l’ajout de la tour de la Paix centrale est complété en 1927.

La Chambre des communes et le Sénat sont dans l’édifice du Centre. Les bureaux des députés sont logés dans les édifices du Centre, de l’Est et de l’Ouest. La visite gratuite de l’édifice central est axée sur l’histoire, les fonctions politiques et les œuvres d’art. La tribune du public permet aux visiteurs d’assister aux délibérations du Sénat et de la Chambre des communes. Il est aussi possible de visiter l’édifice de l’Est, incluant le bureau de George-Étienne Cartier, l’un des pères de la Confédération.

Les francophones au Parlement fédéral

George-Étienne Cartier, co-premier ministre de l’Est du Canada avec John A. Macdonald dans le gouvernement de l’Union (1857-1862), a dirigé le mouvement de la Confédération. Il a ensuite été ministre de la Milice et de la Défense (1867-1872) sous le gouvernement de Macdonald qui a été le premier premier ministre du Canada (1867-1896). Son bureau, récemment restauré, permet de découvrir la vie parlementaire de l’époque.Sa statue en bronze, premier monument commémoratif sur la Colline (1885), l’honore à titre de père de la confédération. L’œuvre est réalisée par Louis-Philippe Hébert, qui exécutera trois autres statues. Le premier Canadien français élu premier ministre du Canada est Wilfrid Laurier (1896-1911). Il intègre l’Alberta et la Saskatchewan dans la Confédération en 1905. Il est représenté par Joseph Émile Brunet, sculpteur figuratif de renom originaire de Montréal. Louis Saint-Laurent occupe également le poste de premier ministre (1948-1957). Par la suite, la langue française gagne en importance au Parlement d’Ottawa. Depuis 1968, les premiers ministres sont bilingues ou de langue maternelle française. Cinq d’entre eux se font élire au Québec, seule province à majorité francophone : Pierre-Elliot Trudeau (1968-1979 et 1980-1984), Brian Mulroney (1984-1993), Jean Chrétien (1993-2003), Paul Martin (2003-2006) et Justin Trudeau (2015…). La majorité des députés et ministres francophones proviennent également du Québec, alors qu’une vingtaine de circonscriptions — principalement au Nouveau-Brunswick et en Ontario — envoient régulièrement des députés francophones à Ottawa. Plusieurs dizaines de députés de toutes les régions du pays ont maintenant une bonne connaissance du français car c’est aujourd’hui un atout pour les hommes et les femmes politiques canadiens de s’exprimer dans les deux langues officielles du pays.

Dans l’édifice du Centre, le salon de la Francophonie commémore l’adhésion du Canada à la Francophonie. Créé en 1993 avec l’appui de la section canadienne de l’Assemblée internationale des parlementaires de langue française, il rassemble les portraits des six rois de France de l’époque de la Nouvelle-France, ainsi qu’un buste en bronze de son fondateur, Samuel de Champlain, et de Raoul Dandurand, président du Sénat (1905 — 1909). La fresque de 30 mètres, « Histoire du Canada », située dans le hall de la Chambre des communes, représente dans un bas-relief en calcaire de l’Indiana Champlain avec un guide autochtone.

Les sculpteurs du Parlement

Ces œuvres patrimoniales illustrent le savoir-faire des sculpteurs francophones. Cléophas Soucy, né à Québec en 1879, est le premier sculpteur en chef au Parlement (de 1919 à 1950). Il dirige jusqu’à onze sculpteurs. Il exécute les imposantes sculptures de l’entrée d’honneur de l’édifice du Centre, l’autel en calcaire de la chapelle du souvenir, des hauts-reliefs en pierre. Dans le Hall de la Confédération, l’un des plus importants lieux de cérémonies, il a préparé, avant de décéder, les modèles d’une immense série de gables en calcaire qui couronnent les arcs en ogive.

La Chambre des communes est ornée des sculptures sur bois de son frère, Elzéar Soucy et son neveu Donat. L’impressionnante porte en chêne, ainsi que les montants et fleurons qui divisent les tribunes, et les deux hiboux qui surmontent la tribune de la presse révèlent son talent. Maurice Joanisse est également sculpteur en chef (1993-2006), auteur d’une série de douze hauts-reliefs, avec son frère.

Patrimoine documentaire et archivistique

Sous les voûtes du Sénat est conservée la série d’archives légales la plus importante au Canada, qui rassemble les lois originales des Parlements sur plus de 150 mètres linéaires. Les Archives du Sénat regroupent les documents institutionnels qui s’étendent sur plus de 550 mètres linéaires. L’édifice de la bibliothèque, illustré sur les billets de banque canadiens, abrite un buste en marbre de Étienne-Paschal Taché. Président la Conférence de Québec en 1864, il y défend les 72 résolutions qui mèneront à la Confédération.

Des mesures législatives récentes pour favoriser le français, langue officielle

Depuis les années 1960, le gouvernement fédéral a voté des lois qui ont eu d’importantes répercussions sur les communautés francophones du Canada. Dans sa version la plus récente, la Loi sur les langues officielles adoptée en 1969, puis modifiée en 1988 et 2005, engage le gouvernement fédéral et ses institutions à adopter des mesures positives pour favoriser l’épanouissement et le développement des communautés minoritaires de langue officielle. Cette loi a permis de multiplier les emplois exigeant une connaissance fonctionnelle du français. Le gouvernement fédéral a créé le Commissariat aux langues officielles pour veiller à l’application de cette loi.

La mesure la plus importante est certainement l’enchâssement de la Charte canadienne des droits et libertés dans la Loi constitutionnelle de 1982, dont les articles 16, 17, 20 et 23 garantissent divers droits linguistiques, dont le droit à l’instruction dans une langue minoritaire, quand le nombre le justifie. Plusieurs procès et décisions de la Cour suprême du Canada ont permis de préciser la portée exacte de ces droits. La jurisprudence a conduit plusieurs communautés francophones à obtenir des écoles, ainsi que la gestion de celles-ci. Il existe plusieurs autres lois fédérales favorisant le respect des deux langues officielles, dont la Loi sur l’emballage et l’étiquetage des produits de consommation, la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés, ou la Loi sur la radiodiffusion qui encadre le contenu français et anglais de la Société Radio-Canada.

Le Parlement du Canada a toujours été et continue d’être un lieu d’une grande importance pour le fait français au pays.Chaque 1er juillet, les Canadiens se rassemblent sur la Colline du Parlement pour la fête du Canada.

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