La Cité francophone d’Edmonton, un centre qui rayonne
Depuis 1997, la Cité francophone d’Edmonton est un lieu de rassemblement, d’épanouissement et de rayonnement de la francophonie à Edmonton. Dans un édifice moderne et lumineux agrandi en 2010, une trentaine d’organismes et d’entreprises conjuguent leurs efforts et leur joie de vivre pour dynamiser la communauté francophone et la faire connaître au plus grand nombre. Sans doute unique au Canada, ce regroupement novateur d’activités éducatives, culturelles, sociales, communautaires et économiques était souhaité depuis longtemps, car on sait qu’une semblable mise en commun des ressources et des énergies soutient de façon optimale les communautés en situation minoritaire. Ce carrefour dynamique et accueillant apporte une contribution extraordinaire à la vitalité du nouveau quartier francophone d’Edmonton : Bonnie Doon.
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Une visite à la Cité francophone
Dans le grand édifice vitré de la Cité francophone, ou à l’extérieur en été, se tient tous les dimanches un marché agricole où les producteurs de la région proposent une multitude de produits frais et locaux dans une ambiance détendue. L’édifice abrite aussi le café-restaurant La Bicyclette. Une petite salle de spectacle, une rotonde, une terrasse, des locaux polyvalents et un service de traiteur offrent toutes les possibilités d’organiser sur place des événements spéciaux. La Galerie Cité utilise aussi les espaces publics de l’édifice pour exposer et organiser des ateliers et des événements liés aux arts visuels. Quant au festival Flying Canoë Volant, qui se tient chaque année à la Cité francophone au début du mois de février, il est sûrement l’événement festif à saveur canadienne-française et métisse le plus couru à Edmonton.
La mission première de la Cité francophone demeure de réunir un ensemble d’organismes, de services et d’activités qui consolident la communauté francophone, favorisent son développement, contribuent à son rayonnement et en donnent une image positive. Parmi les organismes et les entreprises qui ont pignon sur rue à la Cité francophone, on dénombre l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA), l’organisme qui représente officiellement l’ensemble des Franco-Albertains, l’école de danse La Girandole, deux cliniques médicales, le service d’aide à l’emploi entièrement dédié aux francophones et aux francophiles Accès emploi, l’Association des juristes d’expression française de l’Alberta, le Centre d’accueil et d’établissement du Nord de l’Alberta qui accompagne les nouveaux immigrants dans l’établissement et l’intégration, le Centre de développement musical, le Conseil de développement économique de l’Alberta, le journal franco-albertain Le Franco, la Fédération des aînés franco-albertains, Francophonie jeunesse de l’Alberta, la seulecompagnie de théâtre professionnelle francophone en Alberta : L’UniThéâtre, et bien d’autres. La Cité francophone est incontestablement un carrefour complet et diversifié.
Se regrouper pour se soutenir et s’entraider
Jusque dans les années 1960, la paroisse Saint-Joachim était le lieu de rencontre principal de l’élite socioprofessionnelle francophone d’Edmonton. L’Église catholique a longtemps joué ce rôle fédérateur des communautés francophones dans l’Ouest, mais elle est moins en mesure de le faire aujourd’hui. Après la Seconde Guerre mondiale, la création des banlieues a déplacé les résidents francophones de la paroisse Saint-Joachim vers la périphérie sud de la ville, dans le quartier Bonnie Doon. Le Collège Saint-Jean – qui est devenu le campus Saint-Jean de l’Université de l’Alberta et le Centre collégial de l’Alberta, le seul établissement d’éducation supérieure francophone en Alberta – s’y trouve depuis 1911. En s’établissant juste en face, la Cité francophone contribue à donner un nouveau souffle francophone à ce quartier.
Ces francophones sont plus diversifiés qu’ils ne l’étaient du temps de la paroisse Saint-Joachim. La prospérité économique de cette province a attiré nombre de personnes parlant français des autres régions du Canada, et l’immigration internationale en provenance de plus de 80 pays, principalement d’Afrique et des Caraïbes, y est présente, multipliant les références culturelles des Franco-Albertains. Le milieu ouvert, dynamique et pluriel de la Cité francophone favorise le partage des racines canadiennes-françaises et métisses propres à l’Alberta, en même temps que l’évolution de celles-ci dans le contexte multiculturel contemporain.
L’agglomération urbaine d’Edmonton compte plus d’un million d’habitants. De ce nombre, 2,5 % (selon le recensement de 2016) sont de langue maternelle française. Mais un bien plus grand nombre de personnes peut tenir une conversation en français, soit plus de 7 %. La Cité francophone mise sur cet important bassin de francophiles pour faire rayonner la langue et la culture françaises.
La gouvernance communautaire, une tradition salutaire
Les communautés franco-albertaines ont compris depuis longtemps le rôle crucial que joue le fait de se regrouper. Pour contrer les forces de l’assimilation, au début du 20e siècle, elles se sont serré les coudes, particulièrement à Edmonton où la Société Saint-Jean-Baptiste s’implante dès 1894. L’Église crée aussi plusieurs associations telles que Les Artisans en 1911, la Société du parler français en 1912 ou encore le Cercle Jeanne-d’Arc et le Cercle Dollard-des-Ormeaux quelques années plus tard. Toutes ces associations se réunissent en 1925 pour créer l’ACFA, une association provinciale forte qui jouera un rôle clé dans la survie du fait français en Alberta. La Cité francophone est une manifestation contemporaine novatrice de cette stratégie de regroupement.