La Route des Belles-Histoires, découvrir le patrimoine de la magnifique région des Laurentides
Depuis l’époque du curé Labelle, à la fin du 19e siècle, la région des Laurentides, au nord de Montréal, s’est beaucoup développée sur les plans forestier, agricole, sportif et touristique. En 2015, la Route des Belles-Histoires s’est greffée au parc linéaire Le P’tit train du Nord, qui va de Montréal à Mont-Laurier en suivant l’ancienne voie ferrée pour laquelle le curé Labelle s’est tant battu. Cette nouvelle route touristique officielle du Québec guide les visiteurs vers des facettes moins connues de cette région réputée pour ses centres de ski, sa gastronomie et sa villégiature. Utilisant les anciennes gares comme centres de service, lieux d’exposition et points de ralliement, elle met l’accent sur le patrimoine des localités nées du mouvement de colonisation des Pays-d’en-Haut, dont le curé Labelle fut l’un des principaux acteurs. Le nom Belles-Histoires souligne cette orientation historique et fait référence aux œuvres de Claude-Henri Grignon, qui a raconté Les belles histoires des Pays-d’en-Haut dans une suite de roman, radio-romans et téléromans qui ont connu un immense succès populaire.
Pour en savoir plus…
Un large éventail de ressources patrimoniales
De Saint-Jérôme à Mont-Laurier, sur une distance de 284 km, la Route des Belles-Histoires suit la voie ferrée par où circulaient passagers et marchandises entre Montréal et les hautes Laurentides. Elle présente plusieurs dizaines de bâtiments, sites et circuits patrimoniaux et historiques qui bonifient l’offre touristique de cette région très fréquentée. Aux cyclistes et aux patineurs, aux skieurs et aux motoneigistes qui empruntent le parc linéaire Le P’tit train du Nord, le plus long au Canada, elle indique où se trouve le patrimoine des localités qu’ils traversent. Aux nombreux adeptes des stations de ski et autres vacanciers qui viennent se ressourcer dans les Laurentides, elle suggère de plonger dans l’histoire qui a façonné cette belle région.
Parmi les possibilités qu’offre la Route, voici quelques-uns des principaux attraits. À Saint-Jérôme, une exposition gratuite intitulée Le Roi du Nord présente le curé Labelle et une seconde souligne l’importance de l’œuvre maîtresse de Claude-Henri Grignon dans l’imaginaire des Québécois. À Saint-Sauveur, le Musée du ski des Laurentides raconte l’engouement qu’a connu ce sport dans la première moitié du 20e siècle. À Sainte-Adèle, de magnifiques murales illustrent la vie agricole et les loisirs d’hiver d’autrefois ainsi que l’importance du train. La boîte à chansons La Butte à Mathieu, la première à ouvrir ses portes au Québec, est toujours en activité à Val-David. Tout près, à Sainte-Agathe-des-Monts, se trouve une autre boîte à chansons mythique de la scène culturelle québécoise : Le Patriote. Une croisière sur le lac des Sables permet de s’initier à l’histoire de Sainte-Agathe-des-Monts. Les 27 personnages plus grands que nature du calvaire d’Huberdeau, situés au sommet d’une colline qui domine toute la région, ont été coulés en bronze entre 1910 et 1920. En plus du parc national du Mont-Tremblant, de la réputée station de ski et du vibrant centre de villégiature Tremblant, un circuit patrimonial révèle l’étonnant patrimoine de la ville de Mont-Tremblant. À La Macaza, le guide d’interprétation du parc linéaire Le P’tit train du Nord décline en une quarantaine de panneaux d’interprétation le patrimoine et l’environnement du parc. À Mont-Laurier, une institutrice d’un autre siècle anime la visite guidée Marchons notre histoire, qui lève le voile sur l’histoire de la ville. Ce ne sont là que quelques exemples des richesses auxquelles donne accès la Route des Belles-Histoires.
L’histoire des Pays-d’en-Haut
Le curé Labelle arrive à Saint-Jérôme, une paroisse prospère et populeuse située à la limite nord de la plaine du Saint-Laurent, en 1868. À cette époque, les régions plus au nord ne sont peuplées que par quelques pionniers établis sur des affluents de la rivière des Outaouais, par où l’industrie forestière expédie du bois par flottaison. Le curé Labelle croit dur comme fer au potentiel de cette région, tant sur le plan agricole que minier, voire touristique et manufacturier, à condition qu’on y construise un chemin de fer. Grâce à son implication politique et à son acharnement, un premier tronçon de chemin de fer atteint Saint-Jérôme en 1876. Progressivement, la voie ferrée se rend jusqu’à Mont-Laurier en 1909, presque 20 ans après le décès du curé Antoine Labelle, survenu en 1891. Cet homme d’Église a lui-même exploré la région des Laurentides pour repérer les meilleurs lieux d’établissement, il a fondé une vingtaine de paroisses et il a accueilli quelque 5000 nouveaux colons. Désigné personnage historique en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel du Québec, le curé Labelle est hors de tout doute le principal responsable de la colonisation des Pays-d’en-Haut.
L’industrie forestière est la première à profiter du chemin de fer. La population agricole en bénéficie également. Dans les années 1920 à 1940, les « trains de neige » amènent des milliers de skieurs dans les Laurentides pour y pratiquer leur sport préféré. En parallèle, de riches amants de la nature se construisent des maisons de campagne pour jouir des beautés sauvages du Bouclier canadien. C’est sur cette base que les Laurentides deviennent l’un des terrains de jeu préférés des Montréalais et que l’industrie touristique prend son essor. Aujourd’hui, une gamme complète d’activités fait des Laurentides l’une des destinations de loisirs les plus fréquentées au Québec.
Même si Les belles histoires des Pays-d’en-Haut est une œuvre de fiction, son auteur, Claude-Henri Grignon, né à Sainte-Adèle en 1894, a créé des personnages si justes et représentatifs aux côtés du véritable curé Labelle qu’ils vont incarner, de 1956 à 1970, l’idée que le peuple québécois se fait de la vie à la campagne à la fin du 19e siècle. De la parution initiale du roman Un homme et son péché en 1933 jusqu’aux adaptations télévisuelles des années 2000, le curé Labelle et les Pays-d’en-Haut ont bénéficié d’une visibilité exceptionnelle. La Route des Belles-Histoires vous invite à prendre contact avec le patrimoine qui est à l’origine de l’œuvre de Claude-Henri Grignon.