Charme et richesse du site patrimonial du Vieux-Montréal
Le Vieux-Montréal correspond à l’une des zones de peuplement les plus anciennes en Amérique du Nord. Lorsqu’une cinquantaine de Français fondent Ville-Marie, en 1642, les Amérindiens n’habitent plus la région. Le nom Ville-Marie choisi par les fondateurs Maisonneuve et Jeanne Mance ne supplantera pas celui que Jacques Cartier a donné à la montagne qui domine l’île lors de son passage en 1535 : le mont Réal. Montréal devient rapidement la plaque tournante du commerce des fourrures puis un grand centre d’affaires. Pendant 200 ans, l’élite bourgeoise habite et travaille dans le Vieux-Montréal. Ce site patrimonial particulièrement riche en bâtiments classés, restauré et revitalisé depuis les années 1960, conserve son caractère français et son cachet des 18e et 19e siècles. La variété des commerces et des attraits qu’on y trouve en font l’un des quartiers les plus accueillants, singuliers et chaleureux de Montréal.
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Un des berceaux du Canada français
En parcourant à pied le site patrimonial de Montréal, l’impression de voyager dans un autre siècle, sur un autre continent, est prenante. Des centaines de milliers de visiteurs découvrent chaque année les rues et les bâtiments qui témoignent de l’évolution du centre historique de Montréal, de la période Nouvelle-France jusqu’au début du 20e siècle. Quelques monuments y rendent hommage aux fondateurs : Paul de Chomedey de Maisonneuve, Jeanne Mance, les cinquante pionniers qui les accompagnaient et Marguerite Bourgeoys.
Depuis 1992, lors du 350e anniversaire de la fondation de Montréal, la visite du Musée Pointe-à-Callières permet au public d’accéder directement aux vestiges des toutes premières décennies sur les lieux mêmes de naissance de la ville. Le site entourant le musée est d’ailleurs classé Lieu historique et archéologique national de fondation de Montréal. En 2017, pour commémorer le 375e anniversaire de la ville, le musée inaugure son septième pavillon et la nouvelle exposition permanente qu’il abrite, Ici a été fondée Montréal. Les fouilles archéologiques menées sur le site de 2002 à 2015 alimentent cette exposition. Des traces d’occupation amérindienne remontant à 4000 ans et de nombreux vestiges français révélateurs de l’époque de la fondation sont également visibles au sous-sol du musée.
Une exposition porte également sur la Grande Paix de Montréal conclue en 1701 et sur les commémorations qui se sont déroulées en 2001 à l’endroit même où s’étaient rassemblés des centaines d’Amérindiens alliés aux Français, dans le Vieux-Montréal d’aujourd’hui.
Un patrimoine bâti exceptionnel
La trame urbaine dense et cohérente comprenant quelque 200 bâtiments remontant au 19e siècle, dont plusieurs sont classés en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel pour leur grande valeur, confère au Vieux-Montréal son cachet historique singulier.
Le Séminaire de Saint-Sulpice, dont la partie centrale a été érigée de 1684 à 1687, l’ancien Hôpital général aussi connu comme la Maison de Mère d’Youville et le château Ramezay remontent tous trois au Régime français. Plusieurs résidences privées construites au tout début du 19e siècle – les maisons Papineau, de la Minerve, à l’Enseigne-du-Patriote ou Marie-Pierre-Viger, entre autres – illustrent l’importance d’habiter au centre-ville historique de Montréal pour les bourgeois. Construits dans la seconde moitié du 19e siècle, les édifices de la Banque de Montréal et de la Banque du Peuple, de la Canada Life et de la Great Scottish Life Insurance témoignent quant à eux du développement de Montréal comme centre financier. De nombreux entrepôts et édifices commerciaux, à l’architecture soignée, se multiplient également dans les années 1860 et 1870 et rappellent que ce secteur a longtemps été le centre commercial de Montréal. Deux bâtiments exceptionnels, la basilique Notre-Dame et le Marché Bonsecours, font l’objet d’un texte spécifique tant leur intérêt est grand.
De Hochelaga à Ville-Marie : naissance de Montréal
Quand Jacques Cartier visite le village iroquoien d’Hochelaga, en 1535, il lui apparaît prospère et bien organisé. Mais le site est inhabité lors du passage de Samuel de Champlain, en 1611, et lorsque Paul de Chomedey de Maisonneuve et Jeanne Mance fondent Ville-Marie pour évangéliser les populations amérindiennes et créer une société nouvelle en 1642.
En raison de sa localisation stratégique au confluent de plusieurs routes d’eau, Montréal devient rapidement le principal carrefour du commerce des fourrures. En réaction aux fréquentes attaques des Iroquois, le gouverneur de Montréal fait construire une palissade de pieux entre 1685 et 1689. La Grande Paix de Montréal de 1701 amorce une longue période de paix qui favorise le développement de Montréal. Des fortifications de pierre sont tout de même érigées entre 1717 et 1738 pour contrer la menace britannique, faisant de Montréal la première ville fortifiée en Amérique du Nord.
Entre 1804 et 1817, la démolition de ces fortifications redonne un accès direct au fleuve. Montréal entame alors sa fulgurante croissance économique grâce aux capitaux britanniques, au développement de son port et à sa fonction commerciale. La maison de la Douane, construite à la fin des années 1830 sur l’ancienne place Royale, témoigne du rôle de la ville comme porte d’entrée des immigrants. Dans la seconde moitié du 19e siècle, l’industrialisation transforme Montréal en une grande métropole, entre autres comme plaque tournante du transport maritime et ferroviaire canadien et centre financier. À cette époque, Montréal se dote d’immeubles de bureaux novateurs de plusieurs étages, ce qui affirme son rôle de métropole canadienne.
Le Vieux-Montréal, un vibrant héritage
L’expression « Vieux-Montréal » émerge au tournant du 20e siècle en même temps que l’intérêt croissant pour la conservation, la préservation et la commémoration. Aujourd’hui, le Vieux-Montréal restauré est un secteur particulièrement animé de la ville, rempli de boutiques, de restaurants et d’activités variées, où se pressent les touristes et les résidents.