L’Université Sainte-Anne, institution phare de la francophonie en Nouvelle-Écosse
L’Université Sainte-Anne, seule université francophone en Nouvelle-Écosse, est située à Pointe-de-l’Église (Church Point), dans la municipalité de Clare, la plus grande région francophone de la province. Elle est l’héritière du collège fondé par les Eudistes en 1890 et joue depuis un rôle central dans l’épanouissement des Acadiens. Cette infrastructure majeure offre à la communauté environnante des services culturels, sportifs et touristiques dispensés en français qui assurent à cette université une relation de proximité exceptionnelle avec la communauté. Ses campus satellites, situés à Halifax, à Tusket, à Petit-de-Grat et à Saint-Joseph-du-Moine, la font rayonner dans les autres milieux francophones de la province. Son Centre acadien ouvert au public rassemble un important corpus d’archives.
Pour en savoir plus…
Une université accueillante
En été, le Rendez-vous de la Baie situé sur le campus de l’Université Sainte-Anne abrite un centre d’information touristique, un centre d’interprétation sur l’histoire et la culture des Acadiens de la baie Sainte-Marie (municipalité de Clare), un café, une galerie d’art et une salle de spectacle. Le festival acadien de Clare, le plus ancien festival acadien, se déroule en partie sur le campus. En hiver, les activités culturelles et les installations sportives de l’Université sont ouvertes aux résidents de la région, en plus des étudiants.
Si on ajoute à ces marques d’ouverture la présence du sentier pédestre du Petit Bois, long de cinq kilomètres, qui entoure le campus, et de l’église de Pointe-de-l’Église, située à deux pas des pavillons principaux de l’Université et réputée la plus grande église construite en bois en Amérique du Nord, prouesse des charpentiers locaux, on comprend que cette institution d’enseignement supérieur n’est pas réservée exclusivement aux étudiants.
Un impact déterminant sur la communauté francophone
C’est néanmoins en matière d’éducation que l’Université Sainte-Anne apporte sa contribution la plus précieuse. Grâce aux pères Eudistes venus de France à la fin du 19e siècle, les Acadiens de la Nouvelle-Écosse peuvent enfin recevoir une éducation supérieure en français à partir de 1890. Dans l’esprit de la formation « classique » de l’époque, le collège Sainte-Anne devient en même temps un centre d’activités culturelles : cercles littéraires, représentations théâtrales et musicales, ainsi qu’activités sportives en accord avec le dicton « un esprit sain dans un corps sain ». Le Collège Sainte-Anne remplit pendant 78 ans un rôle essentiel en ce qui a trait à la conservation de la langue française et à la formation d’une élite professionnelle acadienne.
Lors du départ des Eudistes, en 1968, la détermination des Acadiens de la Nouvelle-Écosse permet d’éviter la fermeture du Collège, qu’envisageait le gouvernement néo-écossais, et de le transformer en l’Université Sainte-Anne actuelle, qui perpétue l’indispensable rôle de formation postsecondaire en français dans la province, en même temps que de centre culturel et sportif. L’impact de cette université, qui dessert une clientèle canadienne et internationale et dispense principalement des formations collégiales et universitaires en éducation, en sciences humaines, en sciences pures, en sciences administratives et en santé, est considérable sur le maintien d’une communauté francophone articulée et prospère en Nouvelle-Écosse, surtout depuis 2002, quand elle a fusionné avec le Collège de l’Acadie fondé dix ans plus tôt pour offrir des formations techniques et professionnelles de haut calibre en français.
Formation en français, langue seconde
Partout au Canada, à l’exception du Québec où les francophones sont en majorité, les cours d’immersion française ont beaucoup gagné en popularité. Les besoins d’enseignants compétents en français et en français langue seconde sont donc croissants. L’Université Sainte-Anne est réputée en ce domaine. Ses propres cours d’immersion française sont également très courus par des étudiants de toutes les régions du Canada et de l’étranger. Dispensées tout au long de l’année, dans une intense ambiance communautaire où les formateurs et les étudiants se côtoient pendant la formation et durant les périodes de loisirs, ces formations sont l’occasion d’apprendre le français, de se familiariser avec l’histoire des Acadiens et de développer des relations d’amitié. Plusieurs descendants acadiens de la Louisiane reviennent sur leur terre d’origine pour suivre ces formations en été.
Le Centre acadien de l’Université Sainte-Anne
Au Centre acadien, une bibliothèque, des archives textuelles et photographiques ainsi qu’une base de données généalogique sur les familles acadiennes du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse (municipalités de Clare et d’Argyle) permettent aux professionnels, aux amateurs d’histoire et aux visiteurs d’explorer le patrimoine des Acadiens de la Nouvelle-Écosse dans une ambiance décontractée.