Vitalité francophone à Orléans et dans le comté Prescott-Russell
En 2001, la municipalité d’Orléans fusionne avec sa voisine Ottawa. Dans ce secteur de la capitale nationale en forte croissance, le tiers des quelque 127 000 habitants (selon le recensement de 2016) sont de langue maternelle française. On retrouve encore au cœur de l’ancien village d’Orléans, qui était majoritairement francophone, une concentration d’institutions francophones telles que des écoles, des bureaux de professionnels, des commerces et de nombreux services de loisirs, notamment offerts par le Centre des arts Shenkman qui propose une programmation étoffée de spectacles en français. La Société franco-ontarienne du patrimoine et de l’histoire d’Orléans a pour sa part installé 32 panneaux d’interprétation historique sur le boulevard Saint-Joseph pour rappeler la vie culturelle, économique et sociale francophone qui animait Orléans au milieu du 20e siècle. Une dizaine de kilomètres plus à l’est, le Musée-village du patrimoine de Cumberland permet aux visiteurs de revenir 100 ans en arrière pour découvrir comment coexistaient les communautés francophones et anglophones dans les villages agricoles du comté de Prescott-Russell.
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Orléans, une communauté francophone dynamique
Orléans est jusqu’aux années 1950 un village agricole à forte majorité francophone. Entre 1971 et 1981, sa population passe soudainement de 6000 à 24 000 habitants. Cette première phase d’une fulgurante croissance démographique transforme le village en une populeuse banlieue multiculturelle. En 1979, cette transformation provoque la création d’un organisme de promotion des francophones d’Orléans, le Mouvement d’implication francophone d’Orléans (MIFO), qui compte aujourd’hui quelque 300 employés, 60 partenaires et plusieurs dizaines de bénévoles. Ses diverses activités rejoignent plus de 30 000 utilisateurs. Par ses initiatives, le MIFO contribue à créer un milieu de vie riche et stimulant pour les francophones qui sont demeurés nombreux à Orléans, ou qui y ont déménagé pour bénéficier de l’accent résolument francophone qui perdure dans ce milieu de vie ontarien.
En plus du centre-ville où sont concentrés les services, les commerces francophones et les 32 panneaux d’interprétation du boulevard Saint-Joseph, ainsi qu’un peu en retrait, la Maison du patrimoine que la Société franco-ontarienne du patrimoine et de l’histoire d’Orléans a récemment ouverte, les visiteurs peuvent profiter de plusieurs activités publiques principalement organisées par le MIFO. Dans la grande salle de 500 places Harold-Shenkman, ou dans la salle plus intime du Théâtre Richcraft du Centre des arts Shenkman, des spectacles en tous genres sont présentés régulièrement : chanson, humour et théâtre. La Galerie d’art Eugène-Racette présente aussi une dizaine d’expositions d’artistes de la région par année. Des projections bihebdomadaires de films en français ont lieu au Cinéstarz Orléans et l’événement Festival Objectif Cinéma ravit chaque année les cinéphiles de la région. Le MIFO propose aussi une large gamme de cours destinés aux adultes de la communauté, des cours et des camps pour les jeunes, des services de garde préscolaires et des services pour artistes émergents. Il opère des écoles de musique, de théâtre et de danse. Son Centre Séraphin-Marion est un lieu de rencontres pour les retraités et les préretraités offrant un grand choix de cours et d’activités en français.
La Société franco-ontarienne du patrimoine et de l’histoire d’Orléans (SFOPHO), créée en 2011 pour conjuguer les efforts individuels, communautaires, publics et privés visant à promouvoir le patrimoine et l’histoire francophones d’Orléans, s’est récemment associée au producteur du spectacle communautaire à grand déploiement L’écho d’un peuple, présenté à l’origine à La Nation de 2004 à 2008, pour le ramener sur scène à Orléans. Ce spectacle met en valeur l’histoire de la communauté franco-ontarienne. La SFOPHO entend poursuivre le développement de l’offre patrimoniale et historique à Orléans.
Le Musée-village du patrimoine de Cumberland
À dix minutes d’Orléans, en direction est, le Musée-village de Cumberland est un ensemble de 14 bâtiments historiques proposant aux visiteurs d’explorer un village de la région dans les années 1920-1930. Pendant cette période de transition, la vie rurale traditionnelle qui reposait encore largement sur la force humaine et animale fait place à la modernité mécanique et électrique. Le garage Watson en est un bon exemple. Logé dans un édifice construit en 1925 pour servir de magasin de bicyclettes, il est devenu le centre d’entretien et de réparation des véhicules motorisés. Dans la maison Foubert, les appareils électriques et le téléphone côtoient un poêle à bois traditionnel. La petite maison construite par François Dupuis vers 1820 – la plus vieille du Musée-village – contraste avec les maisons plus spacieuses remontant au début du 20e siècle, comme la maison de ferme de Jean-Baptiste Duford. Le magasin général A.E. McKeen illustre les habitudes de consommation de cette époque. Le moulin à scie encore fonctionnel, équipé d’un moteur diesel, rappelle que les petites manufactures locales n’ont pu concurrencer les grands moulins industriels. Les visiteurs entrent au Musée-village du patrimoine de Cumberland par l’ancienne gare dans laquelle on raconte l’importance du chemin de fer pour les habitants des campagnes avant la démocratisation de l’automobile.
Les francophones du comté de Prescott-Russell
La région de Cumberland, Orléans, Ottawa, et plus à l’est d’Hawkesbury, Casselman, Saint-Albert ou Embrun, dans le comté de Prescott-Russell, est celle où la proportion de francophones est la plus forte en Ontario. Ces Canadiens français arrivent en grand nombre à compter du milieu du 19e siècle, en provenance du Québec voisin, et forment même la majorité de la population du comté en 1911. Encore aujourd’hui, les francophones sont nombreux dans cette région où il est courant d’entendre parler français sur la rue et dans les commerces.