Quartier Petit-Champlain, le bonheur du patrimoine
Le quartier Petit-Champlain, blotti au pied du cap Diamant, est un incontournable du Vieux-Québec. Depuis des années, il remporte les honneurs du public et des spécialistes pour son charme historique et l’originalité de ses boutiques et commerces de proximité. L’excellence dans la mise en valeur de son patrimoine et l’art de vivre chaleureux qui se dégage de ses rues étroites, à dimensions humaines, bordées de maisons centenaires, lui assurent un succès durable. Au fil des saisons, des centaines de milliers de visiteurs viennent y dénicher un objet original, s’y restaurer, s’y divertir, ou simplement s’attarder dans l’ambiance européenne de ces quelques rues fondatrices du Canada. Le quartier Petit-Champlain est situé dans le site patrimonial du Vieux-Québec déclaré par le gouvernement du Québec.
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Une riche expérience de visite
Le quartier Petit-Champlain est un mélange d’immeubles patrimoniaux résidentiels et commerciaux. Au rez-de-chaussée des habitations, 45 restaurants et boutiques exclusives occupent les rues du Petit-Champlain, du Cul-de-Sac, Sous-le-Fort et une section du boulevard Champlain. Le quartier se déploie sous l’ombre du Château Frontenac, à deux pas de la place Royale et du fleuve Saint-Laurent. La vocation première de ce quartier d’artisans est encore présente dans quelques boutiques-ateliers, mais elle s’est enrichie d’une offre de produits de niche fabriqués au Québec et à l’étranger. Le quartier propose une expérience de magasinage originale et de qualité, contrôlée par la Coopérative de solidarité du Quartier Petit Champlain qui veille à maintenir la personnalité unique de ce secteur du Vieux-Québec. Une petite salle de spectacle, des restaurants variés, un charmant petit parc, des aires de repos et des terrasses paisibles complètent les lieux.
En 2011, le quartier Petit-Champlain remporte les honneurs du concours Au Canada, c’est ma place ! dans la catégorie du meilleur quartier. En 2014, la rue du Petit-Champlain, seule, est déclarée plus belle rue piétonne au pays par le jury du même concours, ainsi que par le vote du public, un double honneur qu’elle est la seule à avoir remporté en raison de son charme et de la richesse de son patrimoine.
Plusieurs couches historiques
À l’époque de la Nouvelle-France, la rue du Petit-Champlain donnait directement sur le rivage. Plusieurs artisans des métiers de la mer y résidaient : charpentiers de navire, matelots, capitaines, voiliers (fabricants de voiles), calfats, et autres, car l’activité maritime était intense juste devant leurs demeures, dans l’anse que rappelle aujourd’hui la courbe prononcée du boulevard Champlain à l’angle de la rue du Cul-de-Sac.
Après 1760, au Régime anglais, avec le développement des installations portuaires et le remblaiement des berges, qui permettent de gagner de l’espace entre le cap Diamant et le fleuve, la rue se peuple de nombreux débardeurs, notamment des immigrants irlandais. Cinq éboulements y font des dizaines de victimes entre 1841 et 1889, avant que la ville sécurise les lieux. Au début du 20e siècle, des photographies montrent une rue du Petit-Champlain enclavée entre le cap Diamant et la nouvelle rue Champlain, construite plus près du fleuve. Le sous-développement et la pauvreté y sont alors évidents.
Dans les années 1960, les habitants ont pratiquement déserté cette rue oubliée par le progrès. Le renouveau d’intérêt pour le patrimoine historique et la restauration des quartiers anciens lui donneront un nouveau souffle à compter des années 1970.
Place Royale et quartier Petit-Champlain, deux ensembles complémentaires
Le quartier Petit-Champlain est issu du rêve de deux visionnaires : l’homme d’affaires Gerry Paris et l’architecte Jacques de Blois. En 1977, ils amorcent la revitalisation de la rue Petit-Champlain, totalement délabrée, que les autorités de la ville envisagent de raser complètement. Les deux hommes veulent plutôt la rénover en conservant toutes les traces de son évolution historique, un concept révolutionnaire à l’époque, pour y créer un milieu de vie où des artistes et des artisans habiteront pour y travailler et y gagner leur vie. Le projet prend progressivement de l’ampleur, il reçoit l’appui du gouvernement du Québec et se conclut par l’acquisition de 27 bâtiments rénovés par la Coopérative de solidarité du Quartier Petit Champlain en 1985.
Ce modèle de restauration d’un quartier historique contraste avec celui qui a guidé la réfection de place Royale, où le vieux a été entièrement reconstruit à neuf à partir de quelques plans d’origine. Dans le quartier Petit-Champlain, le respect du patrimoine existant, incluant les marques de ses transformations successives, lui a donné ce caractère exceptionnellement vivant et chaleureux. Aujourd’hui, ces deux portions voisines du Vieux-Québec se complètent harmonieusement pour évoquer la diversité des racines historiques de Québec.