Plonger dans l’histoire du Canada au Musée canadien de l’histoire
La nouvelle exposition de la salle de l’Histoire canadienne du Musée canadien de l’histoire, à Gatineau, est la plus importante et la plus ambitieuse jamais consacrée à l’histoire du Canada. Présentée dans trois galeries entièrement redessinées par l’architecte qui a conçu le magnifique musée canadien de l’histoire, cette exposition accueillante et très imagée présente l’histoire du pays en trois périodes. La première, Les débuts du Canada : des origines à 1763, résume l’histoire des Premières Nations avant l’arrivée des Européens et le Régime français. La deuxième, Le Canada colonial : de 1763 à 1914, aborde les transformations provoquées par la Conquête britannique ainsi que le Régime anglais et le premier demi-siècle de la Confédération canadienne. La dernière, Le Canada moderne : de 1914 à nos jours, décrit l’évolution récente du pays dans sa lutte pour la prospérité, l’indépendance et l’inclusion. Cette exposition repose sur des recherches et des consultations approfondies et reflète une multiplicité de points de vue. Les événements qui touchent directement les communautés francophones sont présentés dans une perspective d’ensemble qui inclut tous les acteurs historiques canadiens.
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L’approche muséologique
Résumer en une seule exposition 15 000 ans d’histoire, un grand nombre d’événements marquants, une riche diversité culturelle et bien des particularités régionales est un défi que les concepteurs de l’exposition ont relevé avec brio. L’exposition est aérée, lumineuse et colorée. Bien que l’information soit abondante, elle est accessible à tous les publics et agréable à consulter. L’architecte Douglas Cardinal a prévu que le grand carrefour central qui sert de porte d’entrée à l’exposition soit en même temps une aire de repos. Les visiteurs peuvent y prendre une pause en se déplaçant entre les galeries. Les nombreux objets et les abondantes illustrations, souvent de grand ou de très grand format, rendent l’information vivante, concrète et familière. Nulle part, l’utilisation des technologies de la communication n’est indispensable pour apprécier pleinement l’exposition et comprendre l’histoire canadienne. Or, répartis à travers les trois galeries, plusieurs témoignages audiovisuels ou audio, de la musique et des paroles qui se déclenchent automatiquement, des jeux destinés aux enfants et des dispositifs permettant aux visiteurs de laisser un message ou de donner leur opinion enrichissent l’expérience de visite.
Les objectifs de l’exposition
L’équipe de conception de cette grande exposition nationale désirait témoigner des nombreuses perspectives qui existent sur certains événements historiques canadiens. Alimentée par la consultation de dizaines d’experts et de plus de 24 000 Canadiens et Canadiennes, la salle de l’Histoire canadienne propose une vision cohérente, mais diversifiée et inclusive. Des témoignages individuels exprimant des points de vue personnels ou relatant avec émotion des expériences vécues complètent les informations réfléchies et pondérées fournies par les historiens, archéologues et muséologues professionnels. L’histoire présentée ici est faite de conflits, de luttes et de pertes autant que de succès, de réalisations et d’espoirs. Elle reflète l’évolution parfois divergente de groupes portés par les mêmes courants dominants. L’exposition informe et suscite en même temps la réflexion sur la façon dont l’histoire a façonné le Canada actuel et pourrait orienter son avenir. Elle a pour objectif de sensibiliser les visiteurs au fait que l’action de leurs prédécesseurs a des conséquences dans leur vie présente.
Le contenu historique
Pour rendre l’exposition plus accessible et captivante, l’histoire du pays a été racontée en 18 récits distincts qui présentent chacun un thème et s’emboîtent les uns dans les autres.
Les premiers récits portent sur l’histoire des Autochtones, à partir de leurs mythes de création du monde jusqu’à leur expansion sur le territoire canadien, en différentes cultures complexes parfaitement adaptées au territoire. Le quatrième récit raconte les premiers contacts entre ces Premières Nations et les Européens qui viennent d’abord pêcher sur les côtes atlantiques ; il se termine par la fondation du premier établissement permanent des Français dans la vallée du Saint-Laurent, à Québec, en 1608, sous la direction de Samuel de Champlain. Le récit suivant présente les alliances que les Français nouent avec plusieurs peuples autochtones ainsi que les perturbations qu’engendre leur arrivée, notamment le fléau des épidémies mortelles qu’ils causent involontairement. Le sixième récit trace le portrait de la société de la Nouvelle-France et les particularités de ses habitants, les Canadiens. La première galerie se termine par un tableau présentant l’organisation du commerce entre la colonie et la mère patrie, aborde la rivalité entre les empires français et britannique dans le monde et en Amérique du Nord et relate les événements marquants que sont la Déportation des Acadiens et la conquête de la Nouvelle-France par les Britanniques.
Dans la seconde galerie, les récits décrivent le nouvel équilibre qu’atteignent les peuples autochtones, français et britannique après la Conquête. Ces récits soulignent les profondes transformations que provoque la multiplication par dix de la population qui s’établit sur le territoire canadien actuel entre 1776 et 1840. Ces nouveaux arrivants sont principalement britanniques et américains. Le dixième récit résume l’évolution politique, parfois mouvementée, qui conduit les colonies britanniques à former la Confédération canadienne en 1867. Le récit suivant fait un retour en arrière pour traiter d’un sujet central dans l’histoire du Canada : le commerce des fourrures durant la période 1750-1850. Le récit subséquent expose le processus d’expansion du pays vers l’ouest, rendue possible par la construction du chemin de fer transcontinental canadien, achevé en 1885, et ses conséquences négatives pour les peuples autochtones et métis. Enfin, de 1885 à 1914, le Canada devient un pays de plus en plus urbain et multiethnique peuplé par une vague massive d’immigrants d’origines diverses, en majorité venus d’Europe, dont l’économie s’industrialise rapidement.
Les récits de la troisième galerie déclinent les étapes par lesquelles le Canada devient un pays indépendant de la Grande-Bretagne, de la Première Guerre mondiale jusqu’aux réformes constitutionnelles des années 1980. Ces récits présentent également les récents mouvements de revendication féministe, gai et environnemental ainsi que le cheminement des Premières Nations dans leur lutte pour la préservation de leurs cultures. Le seizième récit porte spécifiquement sur l’évolution du Québec depuis 1960, c’est-à-dire du profond mouvement d’émancipation des francophones québécois appelé Révolution tranquille jusqu’aux débats sur l’indépendance du Québec. Les deux derniers récits résument l’évolution des droits de la personne au Canada depuis 1914 et dressent un portrait du rôle du Canada sur la scène internationale.