Le Marché Bonsecours, une icône du Vieux-Montréal
Reconnu comme l’un des dix plus beaux édifices patrimoniaux du Canada, le Marché Bonsecours est un incontournable du cœur historique de Montréal. Depuis 1847, il incarne et reflète l’évolution de la métropole, abritant principalement le plus grand marché public de la ville, une grande salle de spectacle, le parlement du Canada-Uni et le siège de l’administration municipale. Dans le prolongement de sa vocation marchande, il accueille aujourd’hui le Conseil des métiers d’art du Québec, le Musée de la mode, des boutiques de créateurs québécois et des restaurants qui tablent sur les produits du terroir. Cet édifice à l’architecture unique est l’un des lieux les plus connus et les plus animés de la métropole québécoise. Plus de onze millions de personnes le fréquentent chaque année. Le marché Bonsecours est situé dans le site patrimonial de Montréal, déclaré par le gouvernement du Québec.
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Un prestigieux marché contemporain
En 1992, Montréal célèbre le 350e anniversaire de sa fondation. Les autorités profitent de l’occasion pour refaire une beauté au Vieux-Montréal. Le Vieux-Port restauré redonne accès au Marché Bonsecours, un bijou qui sommeillait depuis quelques années. On y crée des salles d’exposition temporaire, puis on réhabilite sa fonction commerciale en ouvrant des boutiques au rez-de-chaussée. De grandes salles polyvalentes apparaissent à l’étage supérieur. De 2001 à 2004, une seconde vague de travaux de restauration rend au bâtiment son lustre d’antan : nouveau balcon, réouverture des portiques à chacune des extrémités et éclairage architectural confèrent à l’ensemble un cachet indéniable.
Dans ce Marché Bonsecours réanimé, les Montréalais et les touristes découvrent le Musée de la mode, dans lequel l’histoire des textiles et le patrimoine vestimentaire s’exposent à travers les costumes et les accessoires, dans une splendide salle de 3 000 pieds carrés mettant en valeur les créations québécoises et internationales. Ils arpentent les boutiques haut de gamme présentant le travail des artistes et des artisans de toutes disciplines : vêtements prêt-à-porter, manteaux, accessoires décoratifs, fourrures, bijoux et maroquinerie fine, sculptures inuites et autres objets d’art autochtones et québécois. Les antiquaires et l’impressionnante collection de reproductions de meubles anciens du Canada français font écho au patrimoine architectural du bâtiment. Les visiteurs peuvent aussi se délecter sur place de nombreux produits du terroir québécois comme le cidre de glace, le chocolat des Pères Trappistes et diverses gourmandises à l’érable, à moins qu’ils ne viennent spécialement pour participer au Salon des vins ou à celui du chocolat.
Refléter la prospérité de la métropole
La construction du Marché Bonsecours débute en 1844 sur un terrain que l’homme d’affaires John Molson fils a vendu à la ville de Montréal. L’objectif que poursuivent les concepteurs est que ce majestueux bâtiment porte « l’empreinte du pays », qu’il reflète le bon goût, la libéralité et la prospérité des citoyens de Montréal. Grâce à ses proportions imposantes, le Marché est visible de loin, dès l’arrivée des navires en provenance de Québec, de l’océan et de l’Europe. Son inauguration a lieu en janvier 1847, alors qu’il n’est pas tout à fait complété. Cinq années seront nécessaires pour le parachever.
Le Marché Bonsecours sera non seulement le principal marché public de Montréal pendant plus d’un siècle, mais aussi un miroir de l’évolution sociale et économique du pays. Car les commerces et les organismes qui s’installent dans cet édifice témoignent de l’essor de la production agricole et manufacturière, industrielle et artistique de la colonie canadienne dont Montréal est la ville principale. La toute première exposition d’envergure au pays s’y tient en 1850.
Un édifice aux multiples fonctions
À cette époque, Montréal, qui est en pleine effervescence, a besoin de grandes salles capables d’accueillir des foules nombreuses. Le Marché Bonsecours renferme donc une salle de concert et une vaste salle de banquet dans son aile est. Le City Concert Hall déploie ses quelque 900 mètres carrés dans le plus pur style victorien et il peut contenir jusqu’à 3 000 personnes ! Des bureaux administratifs occupent les étages supérieurs, où d’autres locaux peuvent recevoir des rassemblements de moindre ampleur. L’Institut Canadien, à la fois bibliothèque publique et organisme de développement, en sera le premier locataire en 1846, alors que les travaux ne sont même pas terminés. Les députés du parlement du Canada-Uni y siègent brièvement en 1849. Puis le bâtiment sert d’hôtel de ville pendant plus de 25 ans, de 1852 à 1878.
Néanmoins, sa fonction principale de marché public ne se démentira jamais au cours des 19e et 20e siècles, jusqu’à sa fermeture en 1963. Le Marché Bonsecours demeure gravé dans les mémoires comme lieu de rencontre entre les consommateurs de Montréal et les producteurs des campagnes environnantes.