Le Jardin botanique de Montréal, vitrine et gardien d’un extraordinaire patrimoine végétal
Montréal abrite l’un des quatre plus grands jardins botaniques au monde. Le public peut y admirer en toute saison une fascinante variété de végétaux dans ses nombreux jardins extérieurs thématiques et ses serres d’exposition. Comme 70 % de ces plantes sont cultivées à l’extérieur et sont donc bien adaptées aux hivers québécois, elles représentent le patrimoine horticole actuellement disponible dans le sud du Québec. Les abondantes collections du Jardin botanique de Montréal illustrent le formidable engouement qu’a connu l’Occident pour l’horticulture depuis le 19e siècle, un mouvement qui a permis l’implantation d’une grande diversité de plantes ornementales, médicinales et économiques au Québec et au Canada, notamment, en provenance du monde entier. Le Jardin botanique de Montréal est aussi dépositaire de collections de plantes anciennes, rares ou menacées destinées à la recherche et à la conservation. De plus, le Jardin crée de nouveaux hybrides, comme l’échinacée de Montréal développée comme emblème floral de Montréal à l’occasion du 375e anniversaire de fondation de la ville, qui a eu lieu en 2017.
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La transmission des connaissances
Au-delà de l’émerveillement que suscitent les centaines d’aménagements paysagers, de fleurs, de couleurs, de plantes exotiques, d’arbres et d’arbustes de ce jardin botanique que peu de visiteurs peuvent découvrir en entier en une seule journée, le Jardin cherche à transmettre au plus grand nombre les connaissances et la passion de son personnel hautement spécialisé.
Une équipe d’animateurs compétents circule en permanence à travers les jardins pour répondre aux questions. Dans les grands jardins thématiques sur la Chine, le Japon, les Premières Nations et l’arboretum (à la Maison de l’arbre), des agents culturels renseignent le public sur ces vastes sujets et organisent des activités d’animation qui enrichissent l’expérience horticole. En accord avec la vision du principal fondateur du Jardin, le frère Marie Victorin, qui désirait rendre la science accessible à tous dès l’enfance, de nombreux programmes d’animation destinés aux jeunes d’âge scolaire sont offerts. Ces activités complémentaires traitent de la citrouille – un héritage amérindien –, des arbres ou de l’écosystème urbain, et comprennent des camps de jour à thématique horticole ou le Jardin-jeune qui donne la chance aux jeunes de 8 à 15 ans de cultiver leur propre potager sous la supervision d’animateurs-conseils.
La bibliothèque du Jardin, le site Web et les préposés aux renseignements horticoles du comptoir d’information sont d’autres ressources destinées à la diffusion des connaissances. L’École des métiers de l’horticulture de Montréal envoie aussi des stagiaires au Jardin afin qu’ils approfondissent leurs connaissances auprès des employés qui veillent sur les quelque 22 000 taxons (plantes différentes) du Jardin botanique de Montréal, qui a vu le jour en 1932. Un Centre sur la biodiversité, avec exposition permanente, contribue également à la transmission des connaissances.
Conserver et mettre en valeur le patrimoine végétal
Le Jardin botanique de Montréal fait aujourd’hui partie d’un réseau d’institutions horticoles d’envergure mondiale qui partagent la même vision de préservation et de mise en valeur du patrimoine végétal planétaire. Le Jardin possède maintenant une majorité de plantes qui ne sont pas originaires du Canada et participe ainsi à la tâche essentielle de préserver la biodiversité mondiale pour les générations futures. De plus en plus, le Jardin enrichit ses collections à l’aide de plantes prélevées dans leur milieu naturel, dans le respect des règles sévères qui visent à protéger les végétaux du monde, menacés par le développement.
En plus d’accroître la beauté et l’originalité des jardins et des serres accessibles au public, où les visiteurs peuvent admirer des milliers de plantes d’ici et d’ailleurs, les collections que supervisent une cinquantaine d’horticulteurs spécialisés, avec l’aide de plusieurs dizaines de jardiniers, garantissent la conservation d’espèces menacées ou en voie d’extinction. Depuis l’acquisition des premières plantes dans les années 1930, le défi du Jardin est d’assurer la pérennité de ses collections de plus en plus abondantes et de les documenter pour en accroître la valeur : quels sont leurs milieux d’origine et leur provenance, de quelle façon faut-il les soigner et les multiplier, comment a-t-on aménagé les espaces où elles sont exposées ?
Au Jardin botanique de Montréal, le patrimoine horticole indigène du Québec se retrouve en exclusivité dans le Jardin des Premières Nations et dans le Coin du Québec. Le frère Marie Victorin, fondateur du Jardin et herboriste infatigable, est responsable du premier grand inventaire de la flore du Québec, La flore laurentienne, publié pour la première fois en 1935. Son herbier est conservé et peut être consulté à l’Institut de recherche en biologie végétale qui se trouve sur le site du Jardin.
Le pouvoir des plantes
Le Jardin botanique de Montréal, en plus de séduire et d’instruire le public et de préserver le patrimoine végétal, a pour mission d’effectuer des recherches. Aujourd’hui, le personnel de l’Institut de recherche en biologie végétale, un organisme conjoint du Jardin et de l’Université de Montréal, se penche principalement sur les phytotechnologies, un domaine dans lequel il excelle. À l’esthétique horticole, qui est une force du Jardin botanique depuis de nombreuses années, s’ajoutent désormais la valeur utilitaire des plantes et leurs nombreux bienfaits psychologiques et environnementaux. Pour faire progresser ces recherches et sensibiliser le public à ces nouvelles avenues de développement durable, le Jardin met progressivement en place un parcours phytotechnologique qui comprendra à terme sept éléments, notamment un marais filtrant qui élimine les polluants présents dans l’eau, un aménagement de plantes visant à contrôler l’érosion des berges et un mur végétal pour atténuer les bruits de la circulation automobile. Cet axe attirera une nouvelle clientèle qui s’additionnera aux quelque 850 000 personnes qui visitent le Jardin botanique de Montréal chaque année.