Le bison, source de vie et espèce protégée

Le bison des plaines est le plus grand mammifère terrestre en Amérique du nord. Pendant des siècles, il a sillonné les prairies du centre de l’Amérique du Nord en troupeaux si abondants qu’ils faisaient trembler la terre. Sa chair et toutes les parties de son corps ont nourri et équipé plusieurs nations autochtones qui vivaient en symbiose avec lui. Les Autochtones et les voyageurs de la traite des fourrures apprêtaient sa viande séchée en pemmican, un aliment très énergétique essentiel à leurs longs déplacements. Puis il a été pratiquement exterminé au 19e siècle, ente autres pour affamer les Autochtones dont il était la source de vie. Aujourd’hui, il est toujours désigné comme « espèce menacée » par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada mais on peut l’admirer dans quelques parcs naturels du Canada. On en fait aussi l’élevage pour sa viande très appréciée. Le gouvernement de la Saskatchewan l’a désigné comme patrimoine provincial.

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Rescaper et protéger les bisons dans les parcs naturels du Canada

Vers 1800, on estime que 50 millions de bisons parcouraient les grandes prairies du centre de l’Amérique du Nord. En 1900 il restait tout au plus 500 bisons vivants.

Quelques Américains et Canadiens ont voulu sauver l’espèce, entre autres Michel Pablo et Charles Allard qui possédaient la dernière harde de bisons en liberté sur leur immense ranch du Montana, aux États-Unis. En 1906, le gouvernement du Canada leur offre d’acheter quelques centaines de bêtes. Ils acceptent. Mais il faudra deux ans d’efforts de la part des meilleurs cowboys du Montana, sous la direction de Charles Allard junior, pour faire monter 410 bisons dans 17 wagons de chemin de fer spécialement renforcés pour résister aux assauts de ces puissantes bêtes. Les bisons sont transportés puis parqués dans un immense enclos qui sera converti en parc national en 1909, le parc Elk Island, près d’Edmonton. Tous les bisons du Canada proviennent de ces survivants. En 1946, la préservation du bison des plaines est inscrite sur la liste des événements historiques d’importance nationale au Canada.

Le public peut aujourd’hui observer des bisons dans les parcs nationaux suivants : Elk Island, Wood Buffalo et lacs Waterton en Alberta, du Prince-Albert et des Prairies en Saskatchewan, et Mont-Riding au Manitoba. Au total, quelques milliers de bisons sont répartis inégalement dans ces parcs. Des spécialistes veillent jalousement sur ce précieux héritage naturel canadien. Le parc national Elk Island organise chaque année un festival du bison où l’on peut déguster des plats et assister à des spectacles qui célèbrent la culture du bison.

En Saskatchewan, au Wanuskewin Heritage Park, près de Saskatoon, on peut également s’informer du mode de vie des nations autochtones des Prairies qui ont entretenu une relation de symbiose avec le bison pendant plusieurs millénaires, selon les fouilles archéologiques effectuées à cet endroit.

L’élevage du bison

Depuis les années 1970, l’élevage du bison comme animal de boucherie progresse régulièrement dans les provinces canadiennes de l’ouest. En 2015, on comptait quelque 500 000 têtes, dont la majorité se trouvent en Alberta et en Saskatchewan. L’avantage d’élever du bison est qu’il est parfaitement adapté au climat des prairies canadiennes et qu’il s’accommode naturellement de tous ses extrêmes. La demande pour sa viande savoureuse, plus saine que celle du bœuf, est forte en Europe et de plus en plus en Amérique du Nord. On peut le consommer dans de nombreux restaurants des provinces de l’Ouest.

Le bison et les peuples autochtones : rituels et spiritualité

Le bison était tellement vital pour plusieurs nations autochtones des Prairies qu’il faisait partie de leur spiritualité, de leur relation d’interdépendance sacrée avec la nature. Ces nations se nourrissaient de sa viande, utilisaient sa peau pour fabriquer leurs vêtements, leurs habitations et leurs embarcations, sa moelle comme lubrifiant, ses os et ses tendons pour façonner des outils et des armes, son estomac comme contenant et son crâne et ses cornes comme objets rituels. Ce prodigieux herbivore répondait à presque tous leurs besoins. Il était également source de courage et d’ingéniosité car il en fallait beaucoup pour tuer cet animal farouche qui se rassemblait en troupeaux de milliers de bêtes qui, lorsqu’elles fuyaient un danger ou chargeaient un ennemi à la course, pouvaient tout anéantir sur leur passage. C’est pourquoi les Autochtones en charge du Wanuskewin Heritage Park veulent acquérir les terres qui entourent le parc et y réintroduire le bison pour renouer le lien spirituel avec cet animal sacré, considéré comme « le seigneur des vierges prairies ». All Nations Hope (ANH) organise chaque année depuis 2014 une fête du bison accompagnée de rituels destinés à fortifier la communauté.

Au 19e siècle, la chasse excessive pour la viande et les peaux, qui étaient très prisées comme courroie de transmission dans les manufactures mécanisées, la conversion des prairies naturelles en terres arables et surtout l’extermination systématique des troupeaux de bisons dont dépendaient les nations autochtones que les Américains voulaient écarter pour accaparer leur territoire, ont eu raison de ces animaux en apparence innombrables. Leur quasi disparition fut un drame terrible pour les Autochtones et les Métis francophones des Prairies canadiennes.

Le pemmican

Le pemmican est un plat typique des Amérindiens, issu du mot cri pimikan qui signifie « graisse préparée ». Il est composé de viande de bison et de fruits séchés, réduits en poudre, mélangés à de la graisse de bison. Très nourrissant, il se conserve pendant des mois, voire des années. De la fin du 18e jusqu’au milieu du 19e siècle, il a été l’aliment de base des voyageurs de la traite de fourrures dans tout l’Ouest canadien. Il était l’objet d’un commerce intensif de la part des Métis de la rivière Rouge (aujourd’hui Winnipeg) et il a été au cœur de la rivalité entre les compagnies du Nord-Ouest et de la Baie d’Hudson au plus fort de leur guerre commerciale, à la fin des années 1810.

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