Vous qui parcourez le Canada et le monde, connaissez-vous ce réseau de musées-ateliers qui vous fait de sortir des sentiers battus et aller à la rencontre d’artisans – souvent francophones? Les Économusées, c’est une occasion en or d’être en contact direct avec des gens passionnés et de découvrir le savoir-faire local!
Carl-Éric Guertin est directeur général de la Société du réseau des Économusées. Il connaissait les économusées avant d’en diriger le réseau. «À Québec, sur le boulevard Sainte-Anne, il y avait un économusée du miel», bien connu de par la province.
Depuis, le réseau de ces artisans a grandi, grandi, grandi. Carl-Éric Guertin fait le compte : «En Alberta, on a quoi? Cinq économusées ouverts. Il y en a un autre dans le pipeline. En Saskatchewan, on en a trois et il y a trois autres dans le pipeline. Ensuite, en Colombie-Britannique, on a cinq membres.»
On compte aussi 57 économusées au Québec et sept en Atlantique.
Le réseau dépasse les frontières canadiennes, avec une cinquantaine d’économusées aux îles Féroé, en Irlande et en Irlande du Nord, en Islande, en Norvège et en Suède, ainsi qu’en Haïti.
Les brasseurs et autres gourmands sont nombreux dans le réseau Économusées.
L’artisan avant le produit
Aujourd’hui, le DG aime découvrir les savoir-faire ancestraux mis de l’avant dans les musées, mais il aime surtout découvrir le parcours de chaque artisan. Souvent, l’économusée est né d’un changement de cap étonnant, provoqué par une passion.
«C’est ça qui est intéressant à découvrir, dit Carl-Éric Guertin : pourquoi Patrick Dupuis est rendu fromager? Qu’est-ce qui fait qu’il a quitté sa carrière, qu’il a décidé de se lancer dans la production de fromage et qu’aujourd’hui, il est fromager?»
Il cite aussi Twisted Fork, à Saint-Paul, en Alberta, un restaurant qui s’est doublé d’une entreprise de mise en conserve. Oui, Deb Poulin a décidé de se miser sur les confitures, les sauces et les vinaigrettes, un art qu’elle cultive depuis l’enfance. «Son entreprise est en train d’exploser parce qu’elle a développé des produits.»
«Moi, ce qui m’intéresse, ce sont ces histoires», répète Carl-Éric Guertin.
À Vermillion, Patrick Dupuis a décidé de lancer une fromagerie. Photo : Paul Lavoie
La main à la pâte
Le réseau des Économusées a beau avoir plus de 30 ans (la société a été fondée en 1992), les expériences touristiques qu’il offre sont plus recherchées que jamais, estime Carl-Éric Guertin.
En plus, bon nombre d’établissements font sortir des sentiers battus, puisqu’ils se trouvent en milieu rural. «[Les artisans] dynamisent les collectivités. Et dans le cas des communautés francophones hors Québec, c’est encore plus vrai», estime Carl-Éric Guertin.
«Les touristes, ce qu’ils recherchent, c’est avant tout le contact avec les locaux, le contact avec la culture, le contact avec les produits locaux», rappelle-t-il.
Les Économusées permettent de vivre toutes sortes d’expériences :
- Il y a les ateliers, où l’on observe l’artisan à l’œuvre et
- les boutiques, où l’on achète les produits.
- Les espaces patrimoines, où l’on met la main à la pâte, et les espaces culinaires, où la dégustation est au cœur de l’expérience, sont apparus il y a quelques années.
Quelques adresses
«Un économusée, c’est vraiment un artisan qui vit de son métier. Fromager, boulanger, chocolatier, vigneron, bière, ce n’est pas un passe-temps, c’est une profession.»
Outre les céramistes, souffleurs de verre, ébénistes, forgerons et potiers, nombreux sont les gourmets qui composent le réseau des économusées. Venez à la rencontre de chocolatiers, meuniers, boulangers, fromagers, confituriers, distillateurs, brasseurs et liquoristes…
Je dis souvent : «bien sûr on aime la bouteille de vin, mais ce qu’on met en valeur c’est l’artisan qui fait le vin.»
– Carl-Éric Guertin, DG, Économusées
Visiter un économusée, c’est s’enrichir, mais c’est aussi des artisans à mieux vivre de leur métier. Voici quelques bonnes adresses pour ce faire.
Au Québec : les liquoristes Cassis Monna et filles
Avec son charme champêtre et son caractère historique, l’île d’Orléans semble tout indiquée pour héberger un Économusée! Avec ses visites guidées, son musée, sa célèbre crémerie, son resto et sa boutique, Cassis Monna et filles met les petits fruits au cœur de l’expérience. L’entreprise est reconnue pour ses alcools de renommée internationale et propose une belle gamme de produits dérivés.
En Alberta : The Old School Cheesery
«Old School» ne fait pas référence à une ancienne école dans laquelle serait établie la fromagerie, non. Old School, c’est vraiment un appel au caractère artisanal de fabrication du fromage – en grains, cheddar ou de type brie. À l’ÉCONOMUSÉE® du fromager, situé en plein cœur de la petite ville de Vermilion dans le Nord-est de l’Alberta, Patrick Dupuis et sa famille expliquent l’art du fromage avec authenticité et passion.
L’artisan, ici, cueille les baies et les transforme en confitures et sauces. Mais ça ne l’empêche pas d’aller à la mer…
À Terre-Neuve-et-Labrador : The Dark Tickle Company
Rendez-vous à St. Lunaire-Griquet, Terre-Neuve! À l’extrémité de la Grande péninsule du Nord (sur la route vers l’Anse-aux-Maedows), l’économusée met de l’avant les baies sauvages locales, qu’elle transforme en confitures, sauces, vinaigres, thés ou chocolats. C’est un hommage à 350 ans de patrimoine français. On double l’expérience d’une promenade dans les champs, d’un repas au bistro Café Nymphe ou d’une excursion à bord d’un zodiac au cœur de l’«Allée des Icebergs».
En Colombie-Britannique : les brasseurs Townsite Brewing Inc
Dans le quartier historique de Powell River, Cédric Dauchot – autrefois des célèbres 3 Brasseurs – déploie les saveurs dans une large palette de bières. Des tours guidés gratuits sont offerts la fin de semaine. Vous souhaitez une visite en français? Signale-le! Townsite se fera un plaisir d’organiser le tout pour vous.
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