Le Muséoparc Vanier, préserver et célébrer le patrimoine francophone à Ottawa
Le Muséoparc Vanier est l’un des onze musées communautaires de la ville d’Ottawa et l’un des rares musées francophones hors Québec au Canada. Situé au milieu d’un parc urbain de 17,5 acres, le Muséoparc profite d’un environnement hors du commun.
À moins de 5 km du centre-ville, le quartier de Vanier est décrit comme un bastion francophone en Ontario, où la société secrète de l’Ordre de Jacques-Cartier a notamment vu le jour pour défendre les intérêts des Canadiens français.
Le Muséoparc Vanier propose des expositions physiques et virtuelles axées sur la francophonie, des ateliers et des circuits d’interprétation ainsi qu’une programmation complète pour les gens de tous les âges afin de découvrir l’histoire et le patrimoine francophones du quartier. Le Muséoparc est également responsable des activités de la Cabane à sucre Vanier, dont les activités devraient reprendre à l’été 2022
une fois la reconstruction terminée. Cet héritage des Pères Blancs, missionnaires d’Afrique, est l’une des rares cabanes à sucre en milieu urbain en Amérique du Nord.
Pour en savoir plus…
Les expositions et les circuits d’interprétation du Muséoparc
En octobre 2006, le Muséoparc Vanier inaugure sa première exposition permanente qui couvre 400 ans d’histoire, de l’époque des Premières Nations jusqu’aux enjeux actuels, en passant par les explorateurs français, les voyageurs de la traite des fourrures et les nombreuses institutions d’enseignement que les religieux et religieuses ont établi à Vanier. Cette première exposition a cédé la place à une nouvelle qui cible plus précisément l’histoire de Vanier depuis le milieu du 19e siècle : l’arrivée des premiers colons, la vie économique, la politique, la défense de la francophonie et les changements actuels dans le quartier, qui perd une partie de sa population francophone et se diversifie. Des expositions temporaires abordent aussi des thèmes comme la francophonie ontarienne d’hier à aujourd’hui, ou la communauté francophone de la ville d’Ottawa.
Le Muséoparc propose quatre circuits urbains qui permettent de prendre connaissance du patrimoine et des principaux lieux de mémoire francophones de Vanier. Que ce soit le parcours du parc Richelieu, ce terrain autrefois marécageux que les Pères Blancs ont transformé en un magnifique parc, ou un autre qui suit l’avenue Beechwood où se trouve l’église Saint-Charles construite en 1908, qui a favorisé l’enracinement de la population francophone – c’est d’ailleurs dans le presbytère de cette église qu’est né l’Ordre des Commandeurs de Jacques-Cartier. Un autre circuit explore le chemin de Montréal, le premier à traverser le quartier à partir de la rivière Rideau en 1869, qui mène aujourd’hui au seul hôpital entièrement francophone en Ontario, l’hôpital Montfort, dont une forte mobilisation populaire franco-ontarienne a évité la fermeture en 1997.
En plus des causeries publiques et des ateliers du Club Créactivité qui sont destinés aux enfants, l’activité des déjeuners d’Eastview – l’ancien nom de Vanier – est d’un grand intérêt. Une fois par mois, les personnes qui ont grandi dans le quartier sont invitées à raconter ce qu’elles ont vécu sur des thèmes variables comme le sport, le commerce, les tavernes, les turpitudes d’un curé mémorable ou les rivalités entre les paroisses. Ces conversations sont enregistrées et serviront à monter de nouvelles expositions tirant profit de ce précieux patrimoine immatériel. Le Muséoparc prépare ainsi l’avenir de la mise en valeur du passé.
Le quartier Vanier, un centre francophone tenace
En 1836, lorsqu’un premier pont enjambe la rivière Rideau, les habitants majoritairement francophones de la basse-ville d’Ottawa (alors Bytown) commencent à peupler le futur quartier Vanier. À partir de 1887, des congrégations religieuses masculines et féminines s’y établissent et y développent des services religieux, d’éducation, de santé et d’assistance sociale en français, qui vont contrebalancer en partie les mesures de rétorsion de la langue française mises en place en Ontario, notamment le règlement 17 promulgué en 1912 qui interdit l’enseignement en français.
En 1926, la société secrète des Commandeurs de l’Ordre de Jacques-Cartier voit le jour à l’initiative du curé François-Xavier Barrette et de fonctionnaires canadiens-français qui se donnent pour mandat « d’assurer le bien commun des catholiques de langue française au Canada par la formation d’une élite militante ». Cette société rayonnera à travers le Canada à partir d’Eastview, la future ville de Vanier.
En 1969, quand Eastview prend le nom de Vanier en l’honneur de Georges-Philias Vanier, le premier gouverneur général du Canada d’origine canadienne-française, plus de 60 % des 20 000 résidents de la ville sont francophones. En 1971, le recensement dénombre 67 % de francophones à Vanier et celui de 1991, 55 %. En 2001, la dernière année pour laquelle il existe des statistiques officielles avant la fusion de Vanier avec la ville d’Ottawa, 49 % de la population avait le français comme première langue parlée. Bien qu’on constate un déclin, Vanier demeure un important centre francophone à Ottawa et même en Ontario. Les études récentes indiquent que la population francophone de plus en plus mobile continue de délaisser Vanier pour habiter dans d’autres quartiers. Ottawa est la grande ville canadienne abritant la plus forte proportion de francophones à l’extérieur du Québec et du Nouveau-Brunswick, avec 16,6 % de ses 980 275 habitants qui ont le français comme première langue parlée, selon le recensement de 2016.
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