Le Village de Miscouche
Le joli village de Miscouche, près de Summerside, deuxième ville en importance de l’Île-du-Prince-Édouard, est la porte d’entrée de la région Évangéline, l’une des principales régions acadiennes de l’Île. Ce village accueille le Musée acadien de l’Île-du-Prince-Édouard, dont l’exposition permanente retrace l’histoire des Acadiens de l’Île entre 1720 et aujourd’hui. De plus, des expositions temporaires portant sur divers aspects de la culture acadienne se succèdent tous les six mois ; un centre d’archives permet aussi de faire des recherches généalogiques. Des causeries et diverses activités ponctuelles animent cet établissement membre du réseau Musée et patrimoine de l’Île-du-Prince-Édouard. À quelques pas du musée, ne manquez pas la magnifique église Saint-Jean-Baptiste.
Pour en savoir plus…
Un événement déterminant s’est déroulé à Miscouche
Le 15 août 1884 est une date marquante pour les Acadiens. Ce jour-là s’ouvre à Miscouche la deuxième Convention nationale acadienne, trois ans après celle de Memramcook au Nouveau-Brunswick, durant laquelle les délégués choisissent la date du 15 août, dédiée à Notre-Dame-de-l’Assomption, pour célébrer la fête nationale des Acadiens.
Cette fois, à Miscouche, l’abbé Marcel-François Richard prononce un vibrant plaidoyer dans l’après-midi du 15 août 1884 pour faire adopter son concept de drapeau acadien. Après un discours fort éloquent, les délégués adoptent à l’unanimité le tricolore français orné d’une étoile dorée dans la partie bleue, symbole de la Vierge Marie, « qui doit guider la petite colonie acadienne à travers les orages et les écueils », explique l’abbé Richard. En soirée, il éblouit les membres du comité organisateur de la Convention en déployant le drapeau qu’il avait fait confectionner à l’avance. Le lendemain, 16 août 1884, les délégués hissent donc pour la première fois le drapeau acadien devant l’église de Miscouche. Depuis, on le voit affiché partout où vivent les Acadiens.
L’histoire des Acadiens de l’Île
Cet événement est l’un des thèmes que le peintre Claude Picard a illustrés dans les six grands tableaux historiques qui font partie de l’exposition permanente du Musée acadien. De plus, une vidéo, qui s’est méritée un prix d’excellence, et cinq volets composés de textes, de plusieurs photos et d’artéfacts racontent l’odyssée des Acadiens de l’Île-du-Prince-Édouard. À partir de leur implantation pionnière dans l’île en 1720 jusqu’à leurs luttes contemporaines pour la préservation de la culture acadienne et francophone, en passant par l’événement tragique de la Déportation et le rétablissement d’un petit nombre de familles sur l’Île, cette exposition met en évidence le courage et la détermination de ce peuple durement éprouvé.
La situation contemporaine
Aujourd’hui, environ un quart de la population de l’Île-du-Prince-Édouard se réclame de descendance acadienne et envoient leurs enfants à l’une des six écoles francophones de la province. Comme leur route a été semée d’embûches, plusieurs descendants acadiens ne parlent plus le français, tout en demeurant fiers de leurs racines.
En 1964, la création de l’Association du musée acadien se voulait un acte d’affirmation de la présence acadienne à l’Île-du-Prince-Édouard. Elle témoignait de la volonté des membres de cette communauté de faire reconnaître officiellement ses spécificités et ses traditions. Le Musée acadien s’est ainsi donné comme mission de mettre en valeur l’histoire de la communauté acadienne de l’Île et de favoriser l’étude de celle-ci en acquérant et en préservant des collections qui serviraient à interpréter le patrimoine historique et culturel acadien de l’Île-du-Prince-Édouard. Le musée actuel a ouvert ses portes en 1992.
Ouvert à longueur d’année, le Musée acadien de l’Île-du-Prince-Édouard est une attraction touristique fréquentée principalement en été. L’hiver, il est davantage un lieu de rassemblement et d’animation communautaire. Les expositions, la vidéo et l’accueil sont offerts dans les deux langues officielles. Les causeries estivales bilingues (une semaine en français, une semaine en anglais) ont pour but de rejoindre la clientèle francophone, anglophone désireuse de découvrir la culture acadienne et les Acadiens qui ne parlent plus le français, mais qui restent attachés à leurs traditions.
Après 300 années de survie contre vents et marées, les Acadiens et Acadiennes de l’Île-du-Prince-Édouard ont toutes les raisons d’être fiers de leurs réalisations et d’être confiants en leur avenir. Le Musée acadien de l’Île-du-Prince-Édouard présente leur fascinante odyssée.